
La Force de défense nationale sud-africaine (SANDF) a confirmé le retour de certains de ses éléments déployés dans le cadre de la mission des Nations Unies (ONU) en République démocratique du Congo (RDC), notamment l’Unité composite d’hélicoptères (CHU) et la Force de réaction rapide (QRF).
Le 5 décembre, le chef des opérations conjointes de la SANDF, le lieutenant-général Siphiwe Sangweni, a informé la Commission permanente mixte de défense (JSCD) du Parlement de l’opération Mistral, la contribution de la SANDF à la mission de l’ONU en RDC.
Dans une brève présentation, il a noté que les Nations Unies connaissent des problèmes de liquidités dans l’ensemble de leurs missions, ce qui entraîne une réduction du personnel et des équipements destinés au déploiement, notamment au sein de la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo).
En conséquence, les éléments de la force sud-africaine au sein de la MONUSCO supprimés cette année comprennent l’unité composite d’hélicoptères et la force de réaction rapide, tandis que les effectifs du bataillon de la République d’Afrique du Sud (RSABATT) dans la brigade d’intervention de la force ont été réduits.
La SANDF contribue toujours au bataillon RSA et à l’unité de renseignement tactique de la brigade d’intervention de la Force, et ces éléments se préparent à une rotation qui a lieu tous les douze mois. « Le groupe sortant a subi la préparation au combat ainsi que la préparation à la mission. [training]. Le groupe entrant, à son arrivée dans la Zone de Mission (MA), suivra une formation complémentaire en mission par le personnel du QG de la MONUSCO », indique la présentation de Sangweni.
Le whip en chef du Freedom Front Plus, Wouter Wynand Wessels, a récemment demandé à la ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Angie Motshekga, quel personnel de la SANDF restait en RDC. Elle a expliqué que dans le cadre de l’opération Mistral, les membres de la SANDF sont déployés au sein du bataillon RSA, de l’unité de renseignement tactique, de l’équipe d’évacuation médicale aérienne, de l’unité composite d’hélicoptères et de la force de réaction rapide.
« Les Nations Unies (ONU) sont en train de réduire les effectifs déployés sous la MONUSCO en provenance des différents pays contributeurs de troupes, selon une approche progressive, la réduction des effectifs de la SANDF étant prévue à partir du 4 octobre 2025 », a répondu Motshekga.
Dans une présentation au Comité du portefeuille de la défense et des anciens combattants (PCDMV) le 12 novembre sur ses performances du premier et du deuxième trimestre de l’exercice 2025/26, le ministère de la Défense (DoD) a déclaré que le QRF fermait et était en train de retourner en Afrique du Sud, et que l’unité composite d’hélicoptères de Goma avait fermé ses portes et était revenue en Afrique du Sud le 1er juillet 2025.
En réponse à une question parlementaire de Chris Hattingh, de l’Alliance démocratique, Motshekga a déclaré que quatre des hélicoptères Oryx déployés en RDC ont été restitués à l’Afrique du Sud et qu’un autre attend « d’être rapatrié par d’autres moyens de transport ». Trois Oryx sont rentrés par leurs propres moyens, arrivant en Afrique du Sud le 12 octobre, tandis qu’un autre a été rapatrié par avion le 23 octobre.
Les trois hélicoptères d’attaque Rooivalk de l’armée de l’air sud-africaine déployés en RDC (671, 672 et 674) sont rentrés chez eux l’année dernière après avoir été cloués au sol pendant quelques années. Ils ont ensuite été rénovés et remis en service plus tôt cette année, et sont maintenant de retour dans leur unité d’origine du 16e Escadron à la base aérienne de Bloemspruit.
L’Afrique du Sud contribue aux efforts de maintien de la paix de l’ONU en RDC depuis plus de 24 ans, faisant de l’Opération Mistral le déploiement le plus long de la durée de vie de la Force de défense nationale sud-africaine.
Le mandat de la MONUSCO expire le 20 décembre, mais dans un contexte de violence croissante et de rupture du cessez-le-feu entre le gouvernement congolais et le groupe rebelle du Mouvement du 23 mars (M23), le Conseil de sécurité de l’ONU envisage désormais une nouvelle prolongation, alors même que l’ONU intensifie son retrait progressif de la RDC après plus de deux décennies d’opérations de maintien de la paix.
La poursuite de la contribution de la SANDF à la MONUSCO a suscité la colère des membres du Comité permanent mixte de défense. Lors de la réunion de vendredi dernier, les membres ont exprimé leurs inquiétudes concernant l’arrêt d’importantes capacités opérationnelles de la MONUSCO et la réduction du nombre d’unités déployées.
Les membres du comité ont évoqué des problèmes persistants constatés lors de visites de contrôle antérieures et de récents rapports sur les opérations militaires. Ces problèmes incluent la nécessité pour les soldats d’acheter leurs propres bottes, la lenteur de la distribution des équipements de protection, les pannes de véhicules et d’équipements et les lacunes des capacités d’évacuation médicale. Le Comité a déclaré que ces faiblesses systémiques avaient déjà contribué à des échecs opérationnels et à des pertes de vies humaines et a conclu que la présentation de Sangweni ne fournissait pas une base suffisante pour confirmer la préparation de la SANDF pour la rotation proposée de l’Opération Mistral.
Le JSCD a exigé une présentation révisée complète de la SANDF avant qu’une autorisation de déploiement ne soit accordée. Il a été souligné qu’il ne fallait pas que se reproduise la situation de l’année précédente, où les soldats étaient morts et les personnes grièvement blessées n’avaient pas pu être rapatriées en temps opportun.
Le vice-ministre Bantu Holomisa a exprimé sa frustration face à son exclusion continue des questions logistiques et opérationnelles et a déclaré que le ministre ne l’avait pas informé de l’opération Mistral et de plusieurs autres missions depuis sa nomination. Il a ordonné à Sangweni de convoquer les chefs de la logistique de la défense, de l’armée de l’air sud-africaine et de l’armée sud-africaine pour préparer un plan opérationnel complet qui sera soumis à l’approbation ministérielle et à l’examen ultérieur du comité.
Le Comité a décidé qu’une réunion de suivi spéciale et à huis clos serait convoquée pour recevoir un briefing révisé et complet et pour examiner les questions de surveillance en suspens sur les installations industrielles de défense et pour donner la priorité aux briefings sur le financement et l’indemnisation découlant des déploiements récents.
La précédente autorisation de déploiement du président et commandant en chef Cyril Ramaphosa pour l’opération Mistral expire en janvier 2026, et le Parlement ne sera pas pleinement opérationnel lorsque les ordres de déploiement pour la prochaine rotation devront être émis, même s’il reste incertain si les Nations Unies prolongeront le mandat de la MONUSCO.


