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La tentative de coup d’État du week-end au Bénin échoue ; La CEDEAO déploie des troupes

Service Com'
Lu il y a 7 minutes



La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a déployé des troupes au Bénin à la suite d’un coup d’État manqué ce week-end – le dernier à avoir frappé la région après le renversement du président de la Guinée-Bissau le mois dernier.

Selon des informations en provenance du Bénin, la tentative de coup d’État aurait été menée par « un groupe de militaires » souhaitant « déstabiliser l’État ». La tentative a été déjouée grâce au déploiement de soldats et le président Patrice Talon aurait déclaré que la situation était « totalement sous contrôle ».

Des soldats, faisant apparemment partie d’un groupe se faisant appeler Comité militaire pour la refondation (CMR), sont apparus dimanche matin à la télévision d’État et ont annoncé que Talon avait été « démis de ses fonctions de président de la république ». Les militaires ont déclaré que toutes les institutions de l’État avaient été dissoutes et que le lieutenant-colonel Pascal Tigri avait été nommé président du comité militaire. Ils ont justifié leur prise de pouvoir en critiquant la gestion du pays par Talon, notamment sa gestion de la « détérioration continue de la situation sécuritaire dans le nord du Bénin », ainsi que les coupes dans les soins de santé, les augmentations d’impôts et les restrictions sur les activités politiques.

« L’armée s’engage solennellement à donner au peuple béninois l’espoir d’une ère véritablement nouvelle, où règneront la fraternité, la justice et le travail », peut-on lire dans une déclaration lue par un militaire avant la coupure du signal télévisé.

Quelques heures après la diffusion, le ministre de l’Intérieur a déclaré que la tentative de prise de contrôle avait été déjouée. Dans son discours à la nation dimanche soir, Talon a déclaré : « Je voudrais saluer le sens du devoir de notre armée et de ses dirigeants restés républicains et fidèles à la nation. Avec eux, nous avons tenu bon, repris nos positions et débarrassé des dernières poches de résistance des mutants. Cet engagement et cette mobilisation nous ont permis de contrecarrer ces aventuriers et de sauver notre pays. Cette trahison ne restera pas impunie. »

L’agence de presse française AFP a rapporté lundi que Talon était en sécurité, ajoutant qu’une source a indiqué qu’il s’agissait « d’un petit groupe de personnes qui ne contrôlent que la télévision. L’armée régulière reprend le contrôle de la ville. [Cotonou, the political and economic capital] et le pays est totalement sécurisé. Ce n’est qu’une question de temps avant que tout redevienne normal. Le nettoyage avance bien ».

Lundi, les affaires se seraient déroulées comme d’habitude, sans présence militaire à l’aéroport et à Cotonou, les résidents « vaquant à leurs occupations habituelles ». Des coups de feu ont été entendus et des soldats ont été vus patrouillant dans certains endroits de la capitale Cotonou, mais la ville est relativement calme depuis l’annonce de la tentative de coup d’État.

Quatorze personnes auraient été arrêtées à la suite de l’échec de la prise de pouvoir par l’armée. Selon un communiqué publié au nom du ministre béninois de l’Intérieur, Alassane Seidou, « les forces armées béninoises et leurs dirigeants, fidèles à leur serment, ont conservé le contrôle de la situation et ont déjoué la manœuvre ».

La CEDEAO a qualifié la tentative de coup d’État de « subversion de la volonté du peuple béninois » et a déclaré qu’elle avait ordonné le déploiement de troupes du Nigeria, de Sierra Leone, de Côte d’Ivoire et du Ghana pour soutenir l’armée béninoise afin de « préserver l’ordre constitutionnel et l’intégrité territoriale de la République du Bénin ».

On pense que des avions de l’armée de l’air nigériane ont mené dimanche des frappes aériennes au Bénin, avec de multiples explosions signalées. Le porte-parole du gouvernement nigérian, Bayo Onanuga, a déclaré que le gouvernement béninois avait fait deux demandes distinctes en matière de forces aériennes et terrestres.

Le président nigérian Bola Tinubu a déclaré que sur ses ordres, les forces armées nigérianes « se sont vaillamment défendues et protectrices de l’ordre constitutionnel en République du Bénin à l’invitation du gouvernement. Nos forces armées ont agi dans le cadre du Protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance. Elles ont contribué à stabiliser un pays voisin et nous ont rendus fiers de leur engagement à soutenir nos valeurs et nos idéaux démocratiques depuis 1999 ».

Tinubu a d’abord ordonné aux avions de combat nigérians d’entrer au Bénin et de « prendre le contrôle de l’espace aérien pour aider à déloger les putschistes de la télévision nationale et d’un camp militaire où ils s’étaient regroupés », a indiqué dimanche le bureau de Tinubu. L’armée nigériane a envoyé des troupes terrestres plus tard, après que le gouvernement béninois a demandé leur soutien pour « la protection des institutions constitutionnelles et le confinement des groupes armés ».

La tentative de coup d’État au Bénin est la dernière d’une série de coups d’État qui ont touché les voisins du Bénin, le Niger et le Burkina Faso, ainsi que le Mali, la Guinée et, le mois dernier, la Guinée-Bissau. Le dernier coup d’État réussi au Bénin a eu lieu en 1972. Le Bénin se prépare à une élection présidentielle en avril, qui devrait marquer la fin du mandat de Talon.



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