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L’Indonésie, un débouché encore lointain pour l’industrie européenne

Service Com'
Lu il y a 3 minutes



Le pacte aurait-il abouti aussi vite sans Donald Trump ? Après neuf ans et 19 rounds de négociations tumultueuses, l’Indonésie et l’Union européenne ont conclu, à Bali en septembre, leur premier accord de libre-échange en présence de Maros Sefcovic, le commissaire européen au commerce, et le président Prabowo Subianto.

Face à la guerre commerciale américaine, les deux partenaires veulent s’ouvrir de nouveaux débouchés. Car, à l’été 2025, Jakarta s’est vu imposer des droits de douane de 19% par les États-Unis. L’enjeu ? L’accord, appliqué au mieux en 2027, prévoit de supprimer les droits de douane pour 80% des produits indonésiens importés en Europe, y compris l’huile de palme. En échange, les produits laitiers européens, la chimie et l’automobile, taxés aujourd’hui à 50 %, pourront entrer sans surcoût.

L’Indonésie s’est engagée à ne pas ajouter de barrières réglementaires. «En gros, les choses ne pourront pas être plus compliquées qu’elles ne le sont», résume Matthieu Lavoine, le président des conseillers du commerce extérieur de ce pays et PDG du logisticien local Sinarmas LDA Maritime. Avec ses 300 millions d’habitants et sa croissance de 5% en 2024, l’Indonésie est certes un poids lourd de l’Asie du Sud-Est. Mais du fait de la corruption endémique et de la complexité administrative, le terrain de jeu reste difficile pour les petites entreprises européennes.

L’Europe demeure un partenaire mineur de Jakarta, avec moins de 30 milliards d’euros d’échanges, dont 9,8 milliards d’euros d’exportations européennes. Très loin en tout cas de la Chine, qui pèse plus du quart des échanges commerciaux indonésiens. L’Europe espère aussi que l’accord lui ouvre plus largement l’accès aux matières premières, notamment le nickel, dont l’Indonésie est le plus gros producteur mondial. En 2021, Bruxelles avait attaqué les restrictions imposées par le pays sur ses exportations de nickel pour encourager l’industrialisation locale. Selon les premiers éléments rendus publics par Bruxelles, les progrès sur le sujet restent flous.

Vous lisez un article de L’Usine Nouvelle 3748 – Novembre 2025

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