A la suite de l’annonce de la suppression de la prime de participation, et malgré la proposition d’un protocole d’accord, l’usine Wefold de Saint-Pierre-des-Corps est confrontée depuis une semaine à un mouvement social qui affecte la production et la logistique.
Suivi par 75 salariés de la production et de la logistique, principalement, sur les 250 que compte le site, le mouvement a été reconduit vendredi 5 décembre, pour la sixième journée. L’usine Wefold de Saint-Pierre-Corps (Indre-et-Loire), qui appartient au groupe Guillin, tourne donc au ralenti depuis le 28 novembre 2025. En cause, la suppression annoncée d’une prime de participation, qui avoisinait habituellement les 2000 euros. La direction propose de négocier une prime de relance pour 2026 et met en avant les investissements réalisés en 2025 pour « garantir la pérennité » de cette unité.
Compétitivité et conditions de travail
Repris par Guillin en 2021, le fabricant de solutions en papier et carton pour les métiers de bouche Gault & Frémont est devenu Wefold Tours début 2025, après le regroupement des entités spécialisées dans ces matériaux dans une structure unique. Durant l’année, le groupe franc-comtois a investi quelque 25 millions d’euros « pour remettre le site à niveau pour qu’il reste compétitif mais également pour donner à l’ensemble du personnel des conditions de travail décentes ». En particulier, une dizaine de millions a été consacrée à des travaux sur les bâtiments et une douzaine d’autres à la modernisation des équipements de production. « Ces investissements auraient très bien pu être affectés à l’implantation de sites dans des pays à faibles coûts », argue-t-il. Mais, « fort de ses convictions, le groupe a fait le choix de conserver les emplois en France et de garantir la pérennité du site de Tours. » L’opération a forcément impacté les performances financières de cette filiale « dans un contexte de marché extrêmement concurrentiel ». D’où la répercussion sur la prime de participation. Son absence, associée aux contraintes et fatigues imposées pendant les travaux, a donc fortement mécontenté les salariés.
Prime de substitution
En compensation, les représentants syndicaux réclament une prime de substitution. La direction, elle, a présenté un protocole d’accord qui prévoit l’ouverture d’une négociation sur telle prime mi-janvier 2026 et le versement en décembre d’un acompte équivalent à 200 euros bruts, ainsi que des réunions d’information du personnel sur les défis, difficultés et succès. Ce protocole a été rejeté par les grévistes.
Leader européen des emballages pour les métiers de bouche, l’industrie agroalimentaire, les fruits et légumes et la restauration collective, basé à Ornans (Doubs), le groupe Guillin, propriété de la famille éponyme et coté sur Euronext Growth, réalise un chiffre d’affaires de 885 millions d’euros et emploie 3 000 salariés.
