La filiale française du groupe Komori spécialisée dans les machines d’impression pour le marché de l’emballage, investit un million d’euros au siège d’Orléans (Loiret) et prévoit l’embauche de trente personnes à terme.
70 mètres : telle est la longueur d’une ligne offset de nouvelle génération chez Komori-Chambon, l’un des spécialistes de l’impression et du façonnage de matériaux d’emballage de grande laize. Certaines de ces bobines peuvent atteindre jusqu’à 1450 mm de large. C’est dire… « Nous sommes parmi les leaders mondiaux dans cette spécialité, notamment pour la production à hautes cadences sur un marché où l’on retrouve peu d’acteurs finalement », explique Marlène Assimon, responsable marketing et communication.
L’entreprise, qui intègre outre l’impression, le façonnage et la découpe, compte parmi ses clients les grands acteurs de la brique alimentaire tels que Tetra Pak, Sig et Elopak, mais aussi des producteurs d’articles pour le « food service » comme des gobelets, des pochettes de frites ou encore des multinationales du tabac. Les paquets de cigarettes sont produits avec ce genre de machines, à partir de carton livré en bobines puis décorés en héliogravure, une technologie qui avec l’offset et la flexographie, fait partie du spectre de compétences de la société.
Tester les machines
Filiale du groupe japonais éponyme, Komori-Chambon opère depuis plusieurs années à Orléans (Loiret), un deuxième site étant basé à La Voulte-sur-Rhône (Ardèche). Mais il était devenu urgent de « pousser les murs » dans le premier d’entre eux afin de pouvoir mieux répondre à l’évolution de la demande. Dans cet objectif, l’entreprise vient d’investir un million d’euros, hors bâtiment, pour doubler sa surface. L’agrandissement consiste en l’aménagement d’un édifice de 6000 m² adjacent au siège, portant la surface totale à 12000 m².
Ce nouvel espace est entièrement dédié à la production et à l’assemblage des machines. Il convient tout particulièrement à ces nouvelles lignes « XL », dédiées à l’impression offset et au façonnage de carton, pouvant comporter jusqu’à sept groupes d’impression couleurs et plusieurs postes de découpe rotative. Il s’agit d’une nouveauté majeure pour le site d’Orléans, qui était auparavant un siège social et un centre de test, l’assemblage étant réalisé à La Voulte-sur-Rhône. « Jusque-là nous testions les unités statiquement, souligne Marlène Assimon, nous allons maintenant pouvoir tester en production, directement chez nous, des lignes entières, intégrant la partie impression, la découpe et la fin de ligne ». L’approche garantira une meilleure qualité et une mise en route plus rapide chez le client. Le nouvel espace offre, de surcroît, la possibilité d’organiser des démonstrations complètes pour les prospects internationaux, sur des machines en conditions réelles de production, ce qui était auparavant difficile en raison des contraintes de place. Trente personnes devraient être embauchées, à terme.
Une politique de croissance ambitieuse
Ce développement s’inscrit dans une stratégie de croissance plus large, qui a conduit Komori-Chambon à renforcer sa présence internationale au cours des dernières années grâce à deux acquisitions majeures, celle de l’américain Bernal, l’un des leaders mondiaux dans la fabrication de systèmes de découpe rotatifs, en 2024, consolidant ainsi l’expertise du groupe en solutions de façonnage et celle du canadien Primoflex Systems (CPS), en 2025, un spécialiste de l’impression flexographique. Rebaptisée Komori Primoflex Systems (KPS), cette entité élargit l’offre du groupe dans les solutions d’impression pour l’emballage. Au total, Komori-Chambon emploie une centaine de personnes en France, 170 au total en incluant ses deux filiales à l’étranger.
L’année 2025 s’annonce comme une année record en termes de prises de commandes sachant que 95 % des ventes sont réalisées à l’international, principalement au Moyen-Orient, en Asie et aux États-Unis. D’après le constructeur, le marché de l’emballage en carton est en fort développement, tiré par la croissance de la consommation et le remplacement du plastique par ce matériau, considéré plus en phase avec l’environnement. L’entreprise a réalisé, au cours des dernières années, un chiffre d’affaires compris, en moyenne, entre 25 et 30 millions d’euros. Grâce à la croissance organique et aux deux nouvelles acquisitions, elle pense pouvoir atteindre 50 millions d’euros d’ici la clôture de l’exercice 2025 qui aura lieu, comme dans toutes les entreprises japonaises, en mars prochain.
