
En raison de la découverte de problèmes qualité touchant des panneaux de fuselage de centaines d’A320, Airbus a revu à la baisse ses objectifs de livraisons pour 2025. L’avionneur européen table désormais sur 790 appareils livrés, contre une cible initiale de 820.
La menace planait depuis quelques heures : elle s’est concrétisée. En raison des défauts de qualité détectés sur des panneaux de fuselage de plusieurs centaines d’A320, Airbus est contraint de revoir à la baisse ses ambitions de livraisons. L’avionneur européen table désormais sur 790 livraisons d’avions en 2025, contre un objectif initial de 820 appareils. Il maintient malgré tout ses prévisions financières. Une mauvaise nouvelle pour les compagnies aériennes mais aussi pour la chaîne de fournisseurs.
Ces derniers mois, les avis entre experts étaient partagés quant à la capacité d’Airbus d’atteindre son objectif de livraisons 2025, en hausse de 7% par rapport aux volumes d’appareils remis en 2024, avec cette année-là 766 livraisons. L’avionneur était à la peine, notamment en raison de retards de livraisons du côté des motoristes. La découverte de défauts de qualité sur des panneaux de fuselage d’A320, officialisée lundi 1er décembre après une information sortie dans la presse, aura eu raison de la détermination des dirigeants du groupe.
Un sous-traitant espagnol en cause
Il faut dire qu’en lieu et place de «quelques dizaines» d’A320 incriminés, comme évoqué dans un premier temps, jusqu’à 628 monocouloirs sont en réalité touchés par ces défauts de qualité. Un chiffre publié par l’agence Bloomberg et qui n’a pas été démenti par Airbus. Sur ce total, 168 avions seraient en service, 245 en cours d’assemblage final et 215 se situeraient aux premiers stades de production. Ces panneaux, au nombre de cinq par appareil et situés à l’avant, souffrent d’un souci d’épaisseur, ce qui ne constitue pas pour autant un problème de sécurité selon l’avionneur.
Ces panneaux métalliques sont fournis, d’une part, par Airbus Atlantic, filiale du groupe spécialisée dans les aérostructures, et, d’autre part, par le sous-traitant espagnol Sofitec Aero. Les panneaux présentant des défauts de dimensionnement proviennent exclusivement de ce fournisseur basé à Séville, selon nos informations. Airbus va s’atteler à l’inspection de l’ensemble de ces pièces non conformes et pourrait être amené, le cas échéant, à devoir les remplacer via des opérations de maintenance.
Mauvaise nouvelle pour certains sous-traitants
Cette révision à la baisse significative aura de facto un impact sur le chiffre d’affaires d’Airbus, une grande partie du paiement des commandes d’avions étant effectué au moment de la livraison. Ceci dit, le groupe maintient ses prévisions financières. «Nous sommes en mesure d’absorber certains risques qui se sont récemment matérialisés, fait-on savoir chez Airbus. En outre, nous observons des performances plus élevées dans certains autres domaines de l’entreprise, ce qui pourrait compenser en partie l’impact négatif des risques matérialisés.»
Pas sûr que ces explications rassurent les investisseurs, le cours de bourse d’Airbus ayant plongé depuis lundi 1er décembre de plus de 6%. Plusieurs compagnies aériennes devront aussi patienter avant de recevoir leurs avions. La baisse annoncée des livraisons décevra aussi nombre de fournisseurs, ayant investi et embauché à hauteurs des objectifs établis par leur donneur d’ordre. Certains pourraient se retrouver en situation de surcapacités, avec un impact sur leurs trésoreries.


