Doctolib continue son offensive dans l’intelligence artificielle, avec le lancement de son “Assistant téléphonique”. Disponible dans un premier temps pour les médecins généralistes et les chirurgiens-dentistes, il sera déployé à l’ensemble des praticens en 2026.
Quelques semaines après avoir été condamné par l’Autorité de la concurrenceDoctolib ne se laisse pas abattre et continue sa percée dans l’intelligence artificielle.
L’entreprise a annoncé le 2 décembre le lancement de son “Assistant téléphonique” destiné à absorber une partie des appels entrants des cabinets médicaux.
500 appels par mois
Le constat fait par Doctolib est le suivant : les cabinets médicaux sont confrontés à une pression téléphonique croissante. Un médecin généraliste reçoit en moyenne “500 appels par mois”, soit près de “17 heures” consacrées uniquement à leur traitement. Jusqu’à 40% des appels peuvent même rester sans réponse.
C’est dans ce contexte que la société a développé un assistant capable de dialoguer en langage naturel avec les patients, de s’adapter à leurs demandes en temps réel et de prendre en charge les requêtes les plus fréquentes.
Une technologie développée par Aaron.ai
Cet outil s’appuie sur la technologie d’Aaron.ai, une jeune pousse acquise par Doctolib en 2024. Elle combine reconnaissance vocale, synthèse vocale et modèles de langage avancés, ainsi que des modules internes permettant de catégoriser les demandes et d’identifier les situations nécessitant une intervention humaine.
L’assistant a été développé et testé avec des soignants, des secrétaires et des télésecrétaires. Il peut être configuré pour répondre aux appels durant les heures d’ouverture, sur une plage élargie ou en continu, 24h/24 et 7j/7. Il prend les rendez-vous directement dans l’agenda du praticien, traite les demandes administratives (renouvellement d’ordonnance, certificats, arrêts de travail) et structure ces informations dans la messagerie du cabinet.
La possibilité de prendre rendez-vous au téléphone
Ce nouvel outil est également présenté comme un moyen d’améliorer l’accès aux soins, notamment pour les personnes peu familiarisées avec les outils numériques. Il permet, en effet, de prendre rendez-vous à tout moment sans passer par l’application ou le site de Doctolib.
La société insiste sur le cadre strict de protection des données. L’assistant téléphonique ne collecte que les informations indispensables à l’identification du patient (nom, date de naissance, numéro de téléphone). Aucune donnée de santé sensible n’est collectée, promet Doctolib.
L’assistant est immédiatement disponible pour les médecins généralistes et les chirurgiens-dentistes. Il sera étendu d’ici la fin de l’année et dans le courant de l’année 2026 à « d’autres spécialités médicales, paramédicales et aux établissements de santé« .
L’assistant de consultation déployé dans 11 établissements
En parallèle de cette nouveauté, Doctolib élargit le déploiement de son “Assistant de consultation”lancé en octobre 2024. Déjà utilisé dans plus de six millions de consultations, il génère automatiquement des notes et des comptes-rendus structurés. Après une première adoption en ville, l’outil est désormais déployé dans 11 établissements pilotes, dont le CHU de Rouen.
L’assistant de consultation sera également accessibles prochainement à de nouvelles professions, tels que les kinésithérapeutes, les psychologues ou encore les ostéopathes.
Doctolib semble prendre de l’avance sur ses concurrents. En quelques mois, les assistants vocaux se sont multipliés. La promesse : du temps gagné et un allègement administratif. Derrière ces promesses, des questions subsistent, telles que la protection des données personnelles ou du retour sur investissement.
