
La start-up française Ynsect, fleuron déchu de l’élevage d’insectes, annonce ce mardi 2 décembre son placement en liquidation judiciaire par le tribunal d’Evry. Elle laisse derrière elle une usine géante et 43 salariés qui perdent leur emploi.
A moins d’un improbable rebondissement, cette fois-ci c’est fini. Ynsect, une jeune pousse française qui a tenté d’industrialiser l’élevage des insectes, a annoncé le 2 décembre par voie de communiqué son placement en liquidation judiciaire. La décision a été prononcée par le tribunal de commerce d’Evry le 1er décembre.
Aucun repreneur n’a jamais signé
On savait l’entreprise en sursis depuis septembre 2024 et l’ouverture d’une période d’observation. Placée en sauvegarde en janvier, puis en redressement au mois de mars, Ynsect avait vu sa période d’observation prolongée à l’été lorsque certains de ses actionnaires avaient accepté de remettre 8,6 millions d’euros. Aucun repreneur, avec un projet suffisamment solide, ne s’est porté au chevet de l’entreprise.
La start-up industrielle a levé plus de 600 millions d’euros depuis ses débuts, devenant un fleuron de la tech tricolore avec son système conçu pour industrialiser l’élevage d’insectes. Mais plusieurs choix ont semblé condamner le projet qui n’aura jamais réussi à passer le stade de la promesse. Le choix d’une usine à grande échelle, sans étape intermédiaire, et d’un insecte plus coûteux que ses concurrents (à l’inverse d’un autre français, Innovafeed) ont souvent été listés.
43 salariés encore présents dans les effectifs… et une méga usine
Résultat : malgré des montants levés inédits dans l’écosystème agroalimentaire français, Ynsect s’est retrouvé acculé par les dettes, brulant trop de cash. En 2023, la perte nette était de 80 millions d’euros. L’entreprise avait cessé de communiquer sur son chiffre d’affaires depuis de longs mois. Les 43 personnes encore présentes vont donc se retrouver sur le carreau. L’avenir du site logé du côté d’Amiens (Somme), d’une capacité de 200 000 tonnes, est inconnu. Le site pilote de Dole, dans le Jura, a été repris ces derniers mois par Keprea, une toute jeune société dirigée par Béatrice Vassy, une spécialiste du monde des start-up. Elle compte parmi ses membres… Antoine Hubert, cofondateur d’Ynsect.


