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À Sète, un nouveau terminal pour ajouter des milliers de camions à l’autoroute ferroviaire vers Calais

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Lu il y a 5 minutes



Instrument de report modal, le nouveau terminal de l’autoroute ferroviaire vers le nord de la France a été inauguré le 25 novembre. Présent sur les lieux, Jean Castex, le PDG de la SNCF en a profité pour demander à l’État de continuer les investissements pour le fret.

Géré depuis dix-huit ans par la région Occitanie, le port de Sète confirme son rôle de plaque tournante intermodale en facilitant l’acheminement ferroviaire vers Calais (Pas-de-Calais) de camions débarquant de Turquie.

Doublement du nombre d’allers-retours sur l’autoroute ferroviaire

Son nouveau terminal d’autoroute ferroviaire lui permet de changer de braquet pour continuer à faciliter la décarbonation de ces flux. «En 2026, VIIA, la filiale de la SNCF dédiée aux autoroutes ferroviaires (Perpignan-Bettembourg, Perpignan-Calais, Mâcon-Calais), transportera 22500 semi-remorques entre Sète et Calais, contre 15000 aujourd’hui, détaille le président du port Philippe Malagola. L’objectif à terme étant de transporter 40000 semi-remorques et conteneurs par an.» Le nombre d’allers-retours passera de 3 à 6 par jour.

Comparé aux quelque 12000 camions circulant chaque jour sur l’autoroute A9, c’est une goutte d’eau. Mais «22500 poids lourds sur train, ce sont 30000 tonnes de CO2 en moins», avance Bénédicte Colin, présidente de VIIA.

Investissement de 19,4 millions d’euros pour le terminal

D’un montant de 19,4 millions d’euros (7 millions apportés par la SNCF, 2,5 millions par la Région, 1,7 million par le port et le reste par l’État), l’investissement est conséquent. En autorisant le chargement latéral des wagons Modalohr jusqu’ici remplis par grue, le terminal d’autoroute ferroviaire fera gagner en productivité par rapport aux installations utilisées depuis 2019, année où l’armateur DFDS a débuté ses rotations régulières pour le compte du transporteur turc Ekol.

«Cette montée en cadence répond à une demande de ce client qui souhaite nous remettre davantage de flux. Des transporteurs locaux sont également intéressés», indique Bénédicte Collin, sans parler d’Amazon qui achemine des conteneurs d’Espagne.

Doublement du trafic du port de Sète

En plein essor, le port de Sète réalise une bonne opération en arrimant encore plus à lui «DFDS qui nous a choisis comme porte d’entrée en Méditerranée», rappellent ses responsables. En quelques années, la place portuaire sétoise a doublé son trafic. Avec 6 millions de tonnes par an et 1 milliard de chiffre d’affaires, le port de Sète talonne Bordeaux, un port d’État sur le déclin. Il devient très prisé des grands opérateurs. Signe de cette attractivité, MSC a pris pied à Sète pour le trafic de conteneurs de produits frais. Le transporteur Groupe Charles André en a fait de même en remportant un appel d’offres face à CEVA Logistics et à deux autres candidats la gestion d’importation de voitures neuves.

Présent aux côtés de Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, pour l’inauguration du terminal, Jean Castex, le nouveau PDG de la SNCF, effectuait sa première sortie sur le thème du fret.

Appel aux subventions de l’État

L’occasion de souligner qu’à Matignon, il avait mis un coup d’accélérateur budgétaire en faveur de cette activité. Il appelle l’État à reconduire a minima, l’an prochain, les 370 millions d’euros de subventions destinées aux wagons isolés et au combiné rail-route. «On a encore besoin d’argent public» pour réduire l’écart économique entre le rail et la route, «c’est le rôle de l’argent public», a-t-il martelé. «Il y a des chances que d’autres projets de ce type voient le jour et que Rail Logistics Europe se mobilise pour qu’on soit présent», selon lui.

Pour l’heure, Jean Castex doit s’atteler à la dernière étape du plan de transformation de l’ex-Fret SNCF imposé par Bruxelles. «Nous allons devoir ouvrir le capital de Rail Logistics Europe et trouver des actionnaires avec lesquels nous partageons les mêmes vues.» Si des fonds regardent le dossier d’après un des acteurs, la solution viendra vraisemblablement d’acteurs parapublics comme la Caisse des dépôts.



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