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Véritables poules aux œufs d’or de Sanofi, les anticorps monoclonaux au cœur d’un gros investissement en Normandie

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Lu il y a 5 minutes



Le laboratoire français muscle son site de produits injectables au Trait, en Seine-Maritime. Plusieurs investissements d’un total de près de 150 millions d’euros sont en cours pour renforcer les capacités de Sanofi d’anticorps monoclonaux, l’axe stratégique du site et du groupe.

Les investissements s’enchaînent sur le site de Sanofi au Trait, en Seine-Maritime. Le total des efforts en cours avoisinent les 150 millions d’euros. Cette usine d’environ 1000 collaborateurs, hors sous-traitants et intervenants extérieurs, est l’une des bases manufacturières stratégiques du laboratoire français pour ses ambitions, en particulier celle de se positionner en leader mondial de l’immuno-oncologie et de la biopharma. Spécialisée dans les produits stériles injectables comme les vaccins et les anticorps monoclonaux, l’usine exporte 90% de ses productions, et continue de renforcer ses capacités.

50 millions d’euros pour un nouveau bâtiment

Le Trait est centré sur les productions secondaires de vaccins et médicaments injectables. Les opérations se concentrent ainsi sur la formulation, le remplissage aseptique en seringues, l’assemblage des seringues et leur conditionnement en boîtes. Pour la partie des anticorps monoclonaux, soit les médicaments biotechnologiques comme la star Dupixent, les principes actifs sont acheminés depuis le site de Sanofi à Geel, en Belgique. Le groupe vient de mettre en service un nouveau bâtiment, qui a nécessité 50 millions d’euros d’investissement, pour la préparation des lots d’anticorps monoclonaux. Dans de petits ateliers entièrement vitrés et à l’atmosphère ultra-contrôlée, les opérateurs formulent ainsi les principes actifs avec les excipients pour préparer les poches stériles qui seront utilisées dans les lignes de remplissage de seringues. Philippe Charreau, vice-président Production et approvisionnement de Sanofi précise que les « premières productions commerciales de ce bâtiment sont programmées à partir du second semestre 2026 », une fois toutes les autorisations obtenues pour l’ensemble des marchés mondiaux.

D’autres investissements d’envergure sont en cours pour compléter ce nouveau bâtiment au Trait. Une enveloppe de «50 à 60 millions d’euros » est ainsi en cours de déploiement pour « une nouvelle ligne de remplissage à un horizon 3 ou 4 ans», indique Antoine Quin, le directeur du site. Ajoutant qu’une ligne supplémentaire d’assemblage et de conditionnement, pour un effort de l’ordre de 10 millions d’euros, ainsi qu’un atelier additionnel d’inspection visuelle, sont aussi programmés. Ces trois investissements, qui représentent environ 100 millions d’euros et correspondent au volet annoncé au Trait par le groupe en marge du Choose France 2024, devraient permettre au site d’augmenter de 40% ses capacités pour les anticorps monoclonaux.

Deux usines pour Dupixent, mais seulement en Europe malgré la menace des droits de douane américains

Or, dans l’usine, qui gère aussi des productions de vaccins et de l’anti-thrombotique Lovenox, les anticorps monoclonaux ne représentent qu’un tiers des volumes fabriqués mais 90% en termes de valeur. Notamment avec le Dupixent, la poule aux œufs d’or de Sanofi, qui ne cesse d’obtenir de nouvelles indications, et dont le chiffre d’affaires, déjà de plus de 13 milliards d’euros en 2024 (sur des ventes totales de 41 milliards pour le groupe) pourrait atteindre un plafond de 20 milliards d’euros annuel ces prochaines années. C’est de l’usine de Trait que sortent les plus grands volumes mondiaux de Dupixent. Sanofi ne dispose que d’une seconde usine pour la formulation, le remplissage et le conditionnement de ce médicament, située à Waterford, en Irlande. Deux sites uniques et stratégiques donc, mais implantés seulement en Europe.

Cette localisation seulement européenne pour le si performant Dupixent, soulève donc quelques questions à l’heure des droits de douane aux États-Unis sur les médicaments importés sur le sol américain. «Nous sommes toujours en négociations, nous regardons au niveau de l’impact», reconnait Charles Wolf. Mais le directeur France de Sanofi assure qu’il «n’y a pas de projet de transférer du remplissage de Dupixent aux États-Unis». Outre-Atlantique, le laboratoire français a tout de même de quoi défendre ses positions. En plus de sa présence déjà effective et conséquente en termes de R&D et de production, il a dévoilé au printemps dernier des investissements d’au moins 20 milliards de dollars pour ses opérations américaines d’ici à 2030.



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