
Afyren annonce une levée de fonds de 23 millions d’euros, accueillant dans son capital Kemin Industries, groupe familial américain spécialisé dans les ingrédients de spécialité et la biotechnologie, qui investit 20 M€. Les 3 M€ restant sont apportés par Bpifrance.
C’est une excellente nouvelle pour l’écosystème français des biotechnologies industrielles. Afyren poursuit sa trajectoire avec une levée de fonds de 23 millions d’euros, portant à près de 200 millions d’euros les capitaux réunis depuis sa création. La cleantech accueille à son capital Kemin Industries, groupe familial américain de dimension mondiale spécialisé dans les ingrédients de spécialité et la biotechnologie, qui investit 20 M€ pour acquérir 23 % du capital. Les 3 M€ complémentaires proviennent de Bpifrance, via son fonds Large Venture. « C’est la première fois que nous accueillons un industriel de notre secteur en tant qu’actionnaire. Ce nouvel engagement témoigne de la force de notre offre, dans un écosystème de plus en plus structuré et porteur », souligne Nicolas Sordet, directeur général d’Afyren.
Pour l’entreprise, l’enjeu prioritaire reste la montée en échelle de son usine de Carling, en Moselle, opérée dans le cadre de la coentreprise Afyren Neoxy avec Bpifrance. L’unité produit sept acides organiques bas carbone et biosourcés ainsi qu’un coproduit pour l’agriculture. Les débouchés sont confirmés : « Nous avons plus de 165 M€ de commandes signées à ce jour. Les clients sont là, même si nous mettons un peu plus de temps que prévu pour monter en échelle. Notre sujet n’est pas du tout un sujet commercial », insiste le dirigeant.
20 M€ de Capex pour fiabiliser les installations
Le procédé a déjà démontré sa robustesse, avec la capacité de fournir plusieurs centaines de tonnes à divers clients. Pour atteindre la pleine cadence, des investissements ciblés restent néanmoins nécessaires afin de fiabiliser certains équipements et optimiser l’ensemble de l’installation. La levée de fonds financera notamment un Capex d’environ 20 M€, destiné à finaliser ces opérations et à porter la capacité de production à près de 20 kilotonnes, soit plus de 20 % de plus que les 16 kilotonnes initialement prévues.
L’entrée de Kemin Industries au capital de la maison mère Afyren marque une forme de validation industrielle. Le groupe américain croit à la capacité d’Afyren à délivrer prochainement des volumes significatifs depuis Carling, mais aussi à son potentiel de développement à plus long terme via de nouveaux dérivés et une expansion vers d’autres zones géographiques. Cette confiance s’appuie sur une relation déjà ancienne : « Kemin Industries est un client historique depuis 2018 avec lequel nous avons des accords commerciaux. Nous partageons une vision commune de la durabilité et de l’innovation », rappelle Nicolas Sordet. Les deux partenaires collaborent également au sein d’After-Biochem, consortium européen dédié à la bioéconomie et cofondé par Afyren, qui fédère une dizaine d’acteurs intervenant à différents niveaux de la chaîne de valeur.
La montée en puissance industrielle demeure un défi pour ce projet pionnier, où presque tout est à construire. Mais les étapes se franchissent progressivement, et les indicateurs évoluent dans la bonne direction. Dans ce contexte, l’arrivée de Kemin Industries pourrait constituer un véritable « turning point », une confirmation stratégique du bien-fondé du modèle Afyren.


