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Bilan catastrophique pour le projet avec des résultats 100 fois au-dessous des attentes

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Lu il y a 5 minutes



Présenté comme un projet phare du numérique en santé, le Health Data Hub voit ses économies attendues s’effondrer. Selon un rapport de la Cour des comptes sur les projets de modernisation de l’Etat, les 54 millions d’euros prévus initialement ont été révisés à 500 000 euros, soit une division par 108.

Le fiasco du Health Data Hub se confirme. Cette immense base de données agrégeant les informations de santé des Français voit ses économies escomptées s’effondrer, passant d’une estimation de 54 millions d’euros à… 500 000 euros. Ce qui correspond à une division par 108 du retour sur investissement initial.

Ces chiffres sont issus d’un rapport de la Cour des comptes sur le Fonds de transformation de l’action publique (FTAP), repéré par le média Acteurs Publics. Créé en 2017 et doté de près de 1,1 milliard d’euros au total, ce fonds finance les projets de modernisation de l’Etat. Arrivant à son terme, la juridiction financière en dresse un bilan très mitigé.

Une gestion budgétaire défaillante

Dans le détail, la Cour explique que le fonds a souffert d’un cadrage trop large et instable ainsi que d’une gestion budgétaire défaillante marquée par une sous-consommation des crédits et des retards importants. Le retour sur investissement est également pointé du doigt par l’institution, avec des économies réalisées (339 millions d’euros) très éloignées de la promesse initiale (2 milliards d’euros).

A cette occasion, les juges financiers se sont penchés sur l’ambitieux projet du Health Data Hub. Il s’agit d’une plateforme de données de santé destinée à faciliter l’accès, le partage et l’exploitation des informations des Français à des fins de recherche et d’amélioration des soins.

Le ROI initial jugé “très peu crédible”

Le projet a été identifié par le rapport comme un cas emblématique de la forte surestimation des économies attendues. Le retour sur investissement (ROI) avait été initialement fixé à 54 millions d’euros, un chiffre jugé a posteriori comme “très peu crédible”. La Cour constate que, à la suite de sa mise en œuvre et au rétrécissement du périmètre du projet, cette prévision a été révisée à seulement 500 000 euros.

Pour le rapport, cette révision démontre que le calcul initial des économies n’était pas fiable et reposait sur des hypothèses non vérifiées qui se sont rapidement heurtées à la réalité du terrain.

Les économies attendues du Health Data Hub étaient de deux ordres : une rationalisation des nombreuses bases de données dans le secteur de la santé et une amélioration de l’efficacité du système de soins français grâce à des économies structurelles via une meilleure allocation des ressources.

L’effet boule de neige provoqué par Microsoft Azure

La raison principale de ce mauvais ROI est liée au rétrécissement du périmètre de la plateforme provoqué par “certaines oppositions à l’utilisation de l’application numérique choisie”, explique le rapport. Comprendre : le choix du fournisseur de cloud Microsoft Azure qui a provoqué une importante levée de boucliers allant jusqu’à des litiges.

C’est en 2022 que Stéphanie Combes, la directrice du Health Data Hub, avait déclaré qu’il fallait attendre “l’horizon 2025 pour que les travaux de migration vers un cloud souverain soient mis en œuvre. C’est en juillet 2025 que l’appel d’offres tant attendu a été publié afin de trouver “une solution intercalaire” pour un montant de 6,2 millions d’euros, conforme aux référentiels SecNumCloud. Les candidatures étaient ouvertes jusqu’au 4 août 2025, pour un démarrage prévu début 2026.

Des risques juridiques persistants

Le choix de Microsoft Azure avait été vivement critiqué en raison de la soumission de la société aux législations américaines, dont le CLOUD Act. Cette loi autorise les autorités américaines, sous certaines conditions, à exiger l’accès à des données hébergées par des fournisseurs américains, quelle que soit leur localisation.

Si le gouvernement n’a plus le choix d’agir, c’est que la loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (SREN) oblige le Health Data Hub, en tant que prestataire de données sensibles, à recourir à un prestataire présentant des garanties de souveraineté.



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