
Le troisième aéroport le plus fréquenté d’Europe s’est associé à KLM et à l’allemand Neura Robotics afin de déployer ARC, un robot conçu pour assurer le branchement des avions sur le tarmac aux groupes électrogènes de piste (GPU). Une manière de pallier la pénurie de personnel de manutention au sol et de réduire la pénibilité au travail.
1225 : c’est le nombre moyen de vols prévus chaque jour à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol. Une cadence soutenue, qui nécessite de nombreux moyens humains au sol. Pour disposer d’une alimentation en électricité suffisante, les avions peuvent utiliser des turboréacteurs embarqués qui consomment du kérosène. Lorsque ces derniers sont à l’arrêt, l’alimentation ne peut se faire qu’avec des groupes électrogènes de piste (ground power units, GPUs), des dispositifs mobiles ou fixes requérant un raccordement manuel par câble.
Lidar et système de computer vision
La manipulation de câbles lourds et le déverrouillage des trappes d’accès créent une fatigue physique pour les opérateurs au sol, dont la charge de travail est de plus en plus intense en raison d’une pénurie de personnel. Pour libérer les salariés au sol de ces tâches épuisantes, l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, la compagnie aérienne néerlandaise KLM et la start-up allemande Neura Robotics ont mis au point ARC, un robot conçu pour automatiser le raccordement en électricité des avions. Une première démonstration a eu lieu au début du mois à Schiphol, permettant d’après l’aéroport de confirmer “la pertinence commerciale d’un déploiement à grande échelle”.
Pour réaliser la tâche de A à Z, le robot doit tout d’abord ramasser le câble, puis le tirer depuis son emplacement de stationnement jusqu’à l’aéronef. Un lidar lui permet d’éviter les obstacles et de se frayer un chemin jusqu’aux trappes d’accès de l’avion. À l’aide d’un dispositif de préhension équipé d’un système de vision par ordinateurle robot va pouvoir identifier la trappe d’accès concernée et utiliser à la fois un poinçon sur-mesure et une ventouse pour appuyer sur les boutons de déverrouillage de la trappe. Il ne lui reste plus qu’à insérer le câble dans la prise.
Neura Robotics commercialise aussi des engins de transport
Le choix pour l’aéroport d’Amsterdam de se tourner vers Neura Robotics n’est pas anodin : la start-up basée près de Stuttgart est à l’origine de nombreuses machines capables de percevoir leur environnement avec précision tout en apprenant en continu. Bien que connue pour son humanoïde 4NE1elle commercialise d’autres robots comme MAV, un engin de transport autonome disposant d’une charge utile allant de 500 à 1500 kg, ou les bras robotisés MAiRA et LARA. Des solutions pouvant être utilisées pour d’autres applications dans l’aéronautique, telles que l’assemblage de moteurs, la pose de rivets ou la vérification de l’étanchéité du fuselage.
Le projet s’inscrit dans un programme plus large initié par l’aéroport d’Amsterdam, visant à automatiser l’ensemble du processus d’alimentation électrique à l’embarquement. Afin de peaufiner le système, Schiphol a lancé un appel aux acteurs du secteur (ingénieurs, partenaires) à rejoindre le processus de développement. Aucune date de déploiement à grande échelle n’a cependant été communiquée.


