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Face à la conjoncture difficile, Wacker prend des mesures drastiques

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Lu il y a 5 minutes



Confronté aux difficultés du secteur chimique et à une demande faible, le groupe allemand Wacker décide, en novembre, de dégainer les premières mesures drastiques. Plus de 1500 emplois seront supprimés d’ici à 2027, cette décision s’inscrivant dans un plan plus large qui permettra à ce chimiste de spécialité de réaliser à terme 300 millions d’économies par an.

Face aux difficultés du secteur chimique européen, le groupe allemand Wacker s’engage dans d’importantes économies dans son environnement de production et son organisation administrative. Elles devraient lui permettre, à terme, de réaliser 300 millions d’économies par an. « Comme beaucoup d’autres entreprises du secteur chimique, Wacker a dû revoir à la baisse ses prévisions pour l’ensemble de l’année au milieu de l’année. La situation économique est très tendue et la demande du marché est faible. Parallèlement, l’environnement du marché évolue et la pression concurrentielle est forte, notamment de la part de la Chine », a ainsi résumé le chimiste de spécialité.

Se séparer de 10 % de ses effectifs mondiaux dans les deux prochaines années

En octobre, le groupe allemand travaillait déjà à l’élaboration d’un projet baptisé PACE, programme de réduction drastique de ses coûts, dont les premières mesures étaient attendues pour début 2026. Et cela commencera par la suppression de 1500 postes d’ici à 2027. « L’objectif est de ramener nos coûts à un niveau compétitif grâce aux économies réalisées. Cela permettra à Wacker de renouer avec le succès », a déclaré Christian Hartel, p-dg du groupe allemand.

Les suppressions de postes devraient représenter la moitié des 300 millions d’euros d’économies par an que Wacker compte réaliser à terme. Le groupe se déleste ainsi de 10 % de ses effectifs à travers le monde (16 600 employés). « La majorité des suppressions d’emplois concernera les sites en Allemagne. En termes de pourcentage, c’est là que le groupe emploie le plus de personnes », a commenté le groupe, les effectifs allemands représentant à eux seuls 10 800 personnes. Les divisions chimiques Polymères et Silicones seront largement impactées. En parallèle, le groupe se lance dans une réduction de ses dépenses administratives à l’échelle mondiale. À ce stade, des fermetures de sites ne sont pas exclues, le chimiste de spécialité travaillant encore sur les prochaines étapes de son plan de réduction. Au total, Wacker dispose de 27 sites de production, répartis principalement entre l’Amérique du Nord, l’Europe (aucun en France), et l’Asie.

Des taux d’utilisation bien en dessous du seuil de rentabilité

Au troisième trimestre, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires en baisse de 6 points par rapport à l’année dernière, clôturant à 1,34 milliard d’euros, pour un résultat net de moins 82 millions d’euros de juillet à septembre. « Nous avons clôturé le troisième trimestre conformément aux attentes du marché. Parallèlement, les ventes et les bénéfices ont de nouveau diminué dans la quasi-totalité des divisions. Nous prenons des mesures, en privilégiant clairement la trésorerie et la maîtrise des coûts », a souligné Christian Hartel, lors de la présentation des résultats. L’Ebitda enregistrait un recul de 23 %, à 112 millions d’euros, principalement en raison de la diminution des prix et des taux d’utilisation des installations.

Selon le dernier bilan de la fédération allemande des industries de la chimie, (VCI), la production dans le pays a encore reculé au troisième trimestre 2025 – de 0,3 % par rapport au trimestre précédent et de 1,5 % sur un an -, tombant à son plus bas niveau depuis trente ans. Le taux d’utilisation des capacités de production plafonne à 70 %, un niveau bien en dessous du seuil de rentabilité.

Un sursaut politique

Prix élevés des énergies, bureaucratie trop prégnante… Les difficultés pointées durant des mois par les industriels allemands, et plus généralement européens, continuent de plomber le secteur. La semaine dernière, le chancelier Friedrich Merz cherchait pourtant à se montrer à l’écoute de son industrie, en proposant un tarif d’électricité préférentiel pendant les trois prochaines années. Ambition : soutenir la compétitivité des entreprises fortement consommatrices d’énergie, comme la chimie, l’acier ou encore l’automobile. Berlin espérait pouvoir mettre en place la mesure au 1ᵉʳ janvier 2026, après le feu vert définitif de Bruxelles. Un peu trop tard pour Wacker visiblement…



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