
La Mairie de Paris doit attribuer le contrat pour son réseau de chaleur à un consortium Dalkia, Eiffage et RATP Solutions Ville pour une durée de 25 ans. Une lourde perte pour son opérateur historique Engie, à qui échappe la gestion d’un des plus grands réseaux mondiaux. La décision doit être actée lors d’un vote à la mi-décembre 2025.
Engie encaisse une perte à 15 milliards d’euros et hautement symbolique. La Mairie de Paris a choisi de ne pas renouveler l’opérateur historique à la gestion du réseau de chaleur urbain de la capitale, selon Le Figaro. Le contrat va être attribué à un consortium regroupant Dalkia, Eiffage et RATP Solutions Ville pour les 25 prochaines années. La décision doit être confirmée par un vote au prochain Conseil de Paris, prévu du 16 au 19 décembre prochain.
«Engie prend acte de l’intention communiquée par la Mairie de Paris. Ce n’est évidemment pas l’issue que nous attendions au regard de la qualité de l’ambition de l’offre qui a été défendue par les équipes», a réagi l’énergéticien, joint par L’Usine Nouvelle. Long de 530 kilomètres, alimenté par 12 centrales de production de vapeur, ce réseau est le premier de France et l’un des plus longs du monde. Il est géré jusqu’à fin 2026 par la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU), détenue à 33% par la ville et à 66% par Engie. Ce dernier perd donc une vitrine d’ampleur pour ses services, alors que les réseaux de chaleurs gagnent en popularité dans l’Hexagone et au-delà.
«Nous attendons maintenant de connaître le détail de l’analyse qui a conduit à ce choix, qui devra dans tous les cas être confirmé» par le vote prochain, a encore commenté l’industriel, «Engie reste pleinement engagé dans sa stratégie de déploiement des réseaux de chaud en France et en Europe.» Le groupe revendique 164 réseaux de chaleur dans l’Hexagone en 2024. En plus de la capitale, il opère aussi plusieurs autres réseaux d’Île-de-France (Versailles, Saint-Denis, Rungis, etc.), ou encore ceux alimentant Nantes, et une partie de Rennes, et construit ceux de Châteauroux ou Limoges.
«Ce serait un grand honneur d’être choisi pour ce projet majeur», a déclaré le groupement Dalkia, Eiffage et RATP Solutions Ville, contacté par L’Usine Nouvelle. Le consortium a refusé de faire d’autres commentaires avant la fin de la procédure et l’approbation formelle du contrat par la mairie. Dalkia revendique quant à lui l’exploitation de près de 220 réseaux de chaleur urbains, dont déjà ceux de grandes agglomérations comme Lille et Lyon. Si la perte est conséquente pour son concurrent, la victoire est tout aussi déterminante pour Dalkia, alors que la vente totale ou partielle de la filiale par sa maison-mère EDF fait l’objet de rumeur depuis plusieurs mois.


