Petit Bateau quitte le navire français. Dans un communiqué du 4 septembre, le groupe Rocher, propriétaire de la célèbre marque de vêtements pour enfants, a annoncé avoir retenu Regent, un fonds d’investissement états-unien, basé en Californie, pour reprendre Petit Bateau, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros en 2024.
Projet en cours de consultation
Projet en cours de consultation
Le groupe avait démarré la recherche de repreneurs en janvier 2025, justifiant cette opération par un recentrage stratégique autour des cosmétiques. «Ce projet de cession s’appuie sur l’ambition d’insuffler une nouvelle dynamique de croissance pour Petit Bateau, portée par les moyens et l’expertise de Regent, spécialiste de la relance de maisons patrimoniales telles que DIM (France), Bally (Suisse) ou La Senza (Canada)», est-il indiqué dans un communiqué.
Pour l’instant, le projet de reprise n’est pas finalisé : il fait l’objet d’une consultation des instances représentatives du personnel. Si cette opération devait entrer en vigueur, elle concernerait les 2400 salariés de la marque, dont 1400 en France, son usine et site logistique à Troyes (Aube), ainsi que son usine à Marrakech, au Maroc.
Chez Dim, une relocalisation de la production
Chez Dim, une relocalisation de la production
Dans le communiqué, Michael Reinstein, président de Regent, a affirmé que «Petit Bateau est une institution française, profondément enracinée à Troyes, reconnue pour son savoir-faire et occupant une place précieuse dans la vie des familles à travers le monde». Si le fonds devient propriétaire de la marque, le dirigeant s’engage à honorer «cet héritage, en préservant ce qui rend Petit Bateau irremplaçable, ses traditions artisanales, son esprit français et la confiance que les familles accordent à chaque vêtement».
Le passage sous pavillon américain de la marque peut interroger sur l’avenir de son usine troyenne, qui fabrique 320000 produits par an, quelques semaines après la reprise d’une marque et usine voisines, le Coq Sportif. Il est toutefois encourageant de constater que, du côté de Dim, marque de lingerie française détenue par Regent depuis 2021, la fabrication de collants sur son site d’Autun (Saône-et-Loire) a augmenté depuis sa reprise suite à une relocalisation, bien que celle-ci se soit accompagnée de la fermeture d’un site en Allemagne, laissant 90 salariés sans emploi.
Le fonds Regent, en plus d’être propriétaire de marques de mode, détient également plusieurs médias américains et des entreprises industrielles.
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