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ZATAZ » Défacement en série de sites hébergés chez O2switch

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Un pirate nommé XYZEAZ a revendiqué, le 4 septembre 2025, le défacement d’une trentaine de sites français. Derrière ce vandalisme numérique : l’exploitation d’un serveur mutualisé vulnérable.Rejoignez-nous sur les réseaux sociaux Aucun spam – Désinscription en un clic – Vie privée respectée   Contexte Auteur revendiqué : XYZEAZ (« Cyber Alpha Wolf ») Date : 4 septembre 2025 Hébergeur : O2switch (AS50474), IP 109.234.164.133 Mode opératoire : défacement par écrasement des fichiers index Trace technique : mention « SafeMod = OFF » (artefact PHP ancien) Victimes : une trentaine de sites (tabac, vape, médecines douces, divers) Plateformes de diffusion : Hack-DB, DefacerID Une vague coordonnée de cyberattaques, datée du 4 septembre 2025, a touché une trentaine de sites internet hébergés en France. Le pirate XYZEAZ, qui signe « Cyber Alpha Wolf », a remplacé les pages d’accueil de ces domaines par un message standardisé, moquant la faiblesse des administrateurs : « Ops! Admin, Your Site Get Hacked. You should be looking for better security ». La plupart des victimes appartiennent à des secteurs liés au tabac, à la cigarette électronique et aux thérapies de bien-être, mais aussi à des activités variées sans lien direct entre elles. Derrière ce brouillage apparent se cache un point commun technique : presque tous les sites étaient hébergés sur le serveur mutualisé d’O2switch, identifié par l’adresse IP 109.234.164.133. L’incident illustre à la fois la persistance de pratiques de défacement venues des années 2000 et la fragilité des TPE/PME face aux risques d’hébergement partagé. Le message de XYZEAZ : une signature héritée des années 2000 Le texte affiché par XYZEAZ sur les pages compromises ne laissait aucun doute sur l’identité revendiquée de l’attaquant. Outre la mention « Hacked By XYZEAZ », le pirate a listé des pseudonymes de complices ou d’alliés, tels que « D4RK D3MON », « CuteXploit », « Err0r_HB » et « AGAND842 ». Le tout s’achevait sur une revendication : « XYZ – Cyber Alpha Wolf ». Ce type de message rappelle les grandes heures du « defacement scene », lorsque des groupes de hackers affichaient leur marque sur des sites web vulnérables. L’objectif était moins financier que symbolique : démontrer une faille, humilier un administrateur, parfois délivrer un message politique. Dans ce cas précis, aucune revendication idéologique n’apparaît. Le message se contente d’un avertissement générique sur la faiblesse de la sécurité. Un détail technique attire pourtant l’attention : la mention « SafeMod = OFF ». Or, ce paramètre a été supprimé de PHP depuis la version 5.4, publiée en 2012. Cela indique que XYZEAZ n’a pas développé un outil récent, mais qu’il a réutilisé un kit de défacement ancien, toujours en circulation sur les forums underground. Cette obsolescence apparente ne diminue pas l’efficacité : même des outils vieux de dix ans suffisent à exploiter des CMS ou des plugins non mis à jour. ⏳ Jusqu’où tolérerez-vous d’être piraté ?Un cluster d’hébergement unique : la clé de la propagationDéroulé de l’attaque : de l’intrusion au défacementPourquoi ces attaques persistent-elles en 2025 ?Un signal d’alarme pour les TPE et PME

Un pirate nommé XYZEAZ a revendiqué, le 4 septembre 2025, le défacement d’une trentaine de sites français. Derrière ce vandalisme numérique : l’exploitation d’un serveur mutualisé vulnérable.

Le message de XYZEAZ : une signature héritée des années 2000

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Un cluster d’hébergement unique : la clé de la propagation

Les sites compromis étaient très divers : boutiques de cigares (epicureancigars.net, cigaspirit.com, cigarzilla.net), pages de cigarettes électroniques (e-smoked.com, cigarette-electronique-luxe.com), sites de médecines alternatives (hypnose-paris-11.fr, acupuncture-medecines-naturelles-25.com), mais aussi des pages locales (massilia-sports.fr, lesvoiles-arcachon.fr). À première vue, il pouvait sembler que XYZEAZ s’était intéressé spécifiquement au secteur du tabac et de la vape.

Une analyse plus fine révèle pourtant un dénominateur commun : la totalité de ces domaines pointaient vers l’adresse IP 109.234.164.133, hébergée chez O2switch, un fournisseur français d’hébergement mutualisé (AS50474). Ce type d’hébergement regroupe plusieurs centaines de sites sur un même serveur. Si un seul d’entre eux est compromis, l’attaquant peut pivoter latéralement et injecter son message dans les répertoires de tous les autres.

Le scénario le plus probable est celui d’une vulnérabilité dans un CMS (WordPress, Joomla, Drupal) ou dans un plugin obsolète. Une fois un accès obtenu, XYZEAZ aurait déposé un webshell ou un script de gestion de fichiers, permettant d’écraser les fichiers index de tous les sites du serveur. Cette hypothèse est renforcée par les instructions techniques diffusées après l’incident : elles recommandent de vérifier la présence de backdoors connues comme « FilesMan », « WSO », « c99 » ou « b374k ».

Déroulé de l’attaque : de l’intrusion au défacement

L’attaque semble avoir suivi un déroulé classique. Une vulnérabilité est exploitée sur un site particulier. L’attaquant téléverse un webshell, outil permettant de contrôler le serveur à distance via une interface web. Grâce à ce point d’ancrage, il parcourt les répertoires du serveur mutualisé. Comme les hébergements partagés reposent sur des environnements communs, il peut accéder aux répertoires des autres domaines.

L’étape suivante consiste à remplacer le fichier index (index.html, index.php) par une page de revendication. C’est la phase de « defacement » à proprement parler. XYZEAZ a appliqué ce procédé à grande échelle, touchant en quelques heures plusieurs dizaines de domaines.

Le pirate a ensuite diffusé ses « trophées » sur des plateformes spécialisées comme Hack-DB ou DefacerID, des sites qui recensent et archivent les attaques de défacement. Ces vitrines servent à donner de la visibilité à ce type d’action et à inscrire un pseudonyme dans la « scène » hacker.

Pourquoi ces attaques persistent-elles en 2025 ?

Le défacement est perçu comme une pratique archaïque, appartenant à l’histoire du hacking. Pourtant, il survit en 2025, pour trois raisons principales.

La première est la facilité. De nombreux CMS et plugins présentent encore des vulnérabilités connues, que les administrateurs tardent à corriger. Les pirates disposent d’exploits publics qui leur permettent d’automatiser les intrusions.

La deuxième est la visibilité. Un ransomware nécessite de négocier avec la victime pour obtenir un paiement. Un défacement, en revanche, est immédiatement visible : il génère de l’attention et renforce la notoriété du pirate dans les cercles underground.

La troisième raison est l’effet tremplin. Derrière un défacement peut se cacher une action plus grave : vol de données, installation de backdoors persistantes, ou préparation d’une prise d’otage numérique. Dans le cas présent, rien n’indique un vol de données, mais la simple présence de webshells potentiels est un signal d’alerte.

Face à une telle compromission, la réponse doit être rapide et structurée. Les experts en sécurité recommandent de basculer immédiatement les sites en maintenance côté serveur, afin d’empêcher la diffusion de contenu corrompu. Il est également essentiel de geler l’écriture dans les répertoires web, voire de désactiver PHP temporairement.

La collecte de preuves est une étape cruciale. Avant toute restauration, il convient de sauvegarder l’état compromis, avec horodatage, afin de pouvoir analyser la méthode d’attaque. Des commandes comme find pour lister les fichiers récemment modifiés, ou grep pour rechercher des signatures connues de webshells, permettent d’identifier l’étendue de la compromission.

Une rotation immédiate de tous les accès sensibles est nécessaire : comptes FTP, SSH, bases de données, mais aussi clés API et tokens utilisés par les sites. La restauration doit s’effectuer à partir d’une sauvegarde intacte, suivie d’une mise à jour complète des CMS, thèmes et extensions. Les plugins abandonnés doivent être supprimés.

Enfin, une communication avec l’hébergeur est incontournable. O2switch dispose d’une adresse dédiée ([email protected]
) pour le signalement des compromissions. Le partage des indicateurs de compromission (IP, signatures, pseudonymes laissés par l’attaquant) aide à la mitigation collective.

Un signal d’alarme pour les TPE et PME

L’épisode XYZEAZ illustre une réalité : de nombreuses petites entreprises négligent la sécurité de leur site vitrine. Or, un site web n’est pas seulement un outil de communication. C’est aussi une porte d’entrée potentielle vers des systèmes plus sensibles.

La multiplication des CMS simplifie la création de sites, mais elle accroît aussi la surface d’attaque. Chaque plugin, chaque extension est un risque supplémentaire. Dans un environnement mutualisé, la responsabilité est partagée : l’hébergeur doit garantir une isolation stricte entre les clients, mais l’administrateur reste responsable de la mise à jour et du durcissement de son propre site.

Pour les TPE et PME, les recommandations sont claires :

effectuer des mises à jour régulières de CMS et plugins ;

limiter le nombre d’extensions installées ;

activer l’authentification à deux facteurs sur les panneaux d’administration ;

utiliser un WAF (Web Application Firewall) pour filtrer les attaques ;

restreindre les droits d’exécution dans les répertoires de téléchargement.

La vague de défacements de septembre 2025 rappelle que les vieilles méthodes du hacking n’ont pas disparu. Elles se nourrissent de la négligence, de la lenteur des mises à jour et de la fragilité des hébergements mutualisés. Pour XYZEAZ, l’objectif était peut-être simplement la visibilité. Pour les victimes, il en va de leur image et potentiellement de leur sécurité informatique. La question reste ouverte : combien d’entreprises accepteront encore de voir leur vitrine numérique transformée en tableau de chasse d’un pirate opportuniste ?

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