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plongée au cœur du supermarché mondial des données volées

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Lu il y a 7 minutes


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Un bot Telegram, des milliards d’enregistrements volés, et une promesse de recherche éclair. Derrière la vitrine technologique, une mécanique criminelle implacable.Le visage masqué d’un marché tentaculaireL’automatisation comme arme et argument de vente⏳ Jusqu’où tolérerez-vous d’être piraté ?Ce modèle « freemium » s’inspire des stratégies de la Silicon Valley, mais ici appliqué à l’exploitation criminelle. L’automatisation démultiplie les risques : un acteur malveillant peut tester en masse des combinaisons email/mot de passe pour orchestrer du credential stuffing, vérifier des informations pour monter une arnaque personnalisée ou croiser des identités pour profiler une cible. Dans une perspective de renseignement, cette puissance de corrélation rend possible la construction d’un dossier détaillé sur un individu à partir de fragments épars, une pratique qui intéresse autant les cybercriminels que les acteurs étatiques. Le bot joue aussi sur l’illusion d’un « service client ». Il propose une option de suppression des données, mais uniquement pour les emails et numéros de téléphone, et seulement si l’utilisateur prouve qu’ils sont encore actifs. Les autres informations restent intouchables, prétextant l’impossibilité technique de vérifier des noms ou des identifiants. C’est une version cynique du RGPD : un faux droit à l’oubli qui ne fait que légitimer le fonctionnement du système. L’économie souterraine derrière l’interface

Un bot Telegram, des milliards d’enregistrements volés, et une promesse de recherche éclair. Derrière la vitrine technologique, une mécanique criminelle implacable.

 

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Sur Telegram, un pirate informatique se vante d’opérer Lockup, un bot capable de fouiller plus de 85 milliards d’enregistrements issus de 3 658 bases de données compromises. Emails, mots de passe, numéros de téléphone, documents officiels : rien n’échappe à sa recherche automatisée, facturée à prix dérisoire. Derrière cet outil, une cyber industrie structurée, mêlant marketing agressif, programme d’affiliation et fausse promesse de droit à l’oubli. Enquête sur les coulisses d’un marché noir où la donnée personnelle se traite à la vitesse d’un clic, et où les frontières entre l’espionnage de masse et le service client sont étrangement floues : bienvenue dans le marketing de la malveillance.

Le visage masqué d’un marché tentaculaire

Dans les recoins opaques de Telegram, un pseudonyme aguicheur et quelques emojis suffisent à attirer les curieux. Le créateur de Lockup revendique fièrement héberger 3 658 fuites, totalisant plus de 85 milliards d’enregistrements. L’annonce a tout d’un argumentaire commercial bien huilé : classement des types de données disponibles, tarifs précis, offre d’essai gratuite et même un programme de parrainage. Mais sous ce vernis marketing se cache un écosystème de revente d’informations issues de cyberattaques massives, patiemment collectées au fil des années.

L’ampleur des données impressionne. Plus de 25 milliards d’adresses email, 13 milliards de mots de passe, 11 milliards de numéros de téléphone. On y trouve aussi des identités complètes, des documents officiels, des adresses IP, des comptes de réseaux sociaux, des plaques d’immatriculation, voire des noms de parents. Chaque catégorie ouvre une porte vers l’usurpation d’identité, l’escroquerie ou la surveillance ciblée. Cette masse d’informations, agrégée depuis des piratages, des leaks et parfois des dumps internes, dépasse de loin les capacités d’une recherche manuelle : le bot sert alors de catalyseur, offrant un accès quasi instantané à ce qui relevait autrefois d’enquêtes laborieuses.

Ce qui frappe dans cette mise en scène, c’est l’absence totale de pudeur. Le pirate revendique que Lockup contient « plus que dans tout autre bot Telegram/Discord/Etc. ». La comparaison directe avec ses concurrents illustre une réalité : le marché noir des données fonctionne comme un secteur commercial à part entière, avec ses parts de marché, ses leaders et ses campagnes promotionnelles.

L’automatisation comme arme et argument de vente

Le cœur technologique de Lockup, c’est sa capacité à exécuter « des centaines de milliers de recherches à la fois ». L’utilisateur envoie un simple fichier texte listant les requêtes ; en retour, le bot scanne ses bases et livre des correspondances. Tarification : 1 $ (environ 0,91 €) pour 1 000 recherches, les 1 000 premières étant offertes.

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L’économie souterraine derrière l’interface

Lockup n’est pas qu’un outil : c’est une plateforme d’affaires. Le pirate y a intégré un programme de miroirs : chaque utilisateur peut créer sa propre version du bot et toucher des commissions sur les recherches de ses « filleuls ». Vingt pour cent sur le premier niveau, cinq pour cent sur le deuxième. Le tout payable, et utilisable pour acheter des abonnements. Cette mécanique transforme les usagers en ambassadeurs, créant un réseau décentralisé de diffusion.

Ce modèle rappelle les schémas pyramidaux, mais adapté au cybercrime. Il permet de multiplier les points d’accès au service, rendant plus difficile toute opération de démantèlement. Du point de vue du renseignement, chaque miroir constitue à la fois une menace supplémentaire et une opportunité : en surveillant ces nœuds, les forces de l’ordre peuvent cartographier l’écosystème, remonter les flux financiers et identifier les passerelles entre différents réseaux criminels.

L’aspect le plus préoccupant reste la banalisation de l’outil. L’interface est conçue pour être accessible à n’importe qui, sans compétence technique particulière. Le bot se charge de la complexité : indexation, recherche, correspondances, export des résultats. Cette simplification abaisse la barrière d’entrée dans la cybercriminalité, au point qu’un individu sans connaissances informatiques peut exploiter des milliards de données en quelques clics.

Dans cette logique, Lockup devient plus qu’un simple service : il incarne la tendance inquiétante d’une industrialisation du vol et de l’exploitation des données, où les infrastructures sont mises en libre-service et où le cybercrime adopte les codes du SaaS (Software as a Service).

 

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