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enjeux, menaces et ripostes en Europe

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Depuis 2023, la multiplication d’incidents sous-marins a conduit les pays européens et les membres du dialogue quadrilatéral pour la sécurité à renforcer massivement leur surveillance et leurs capacités militaires en mer, afin de protéger une infrastructure numérique et énergétique jusqu’alors négligée : les câbles sous-marins, les pipelines et les terminaux d’énergie.Rejoignez-nous sur les réseaux sociaux Aucun spam – Désinscription en un clic – Vie privée respectée   Sous la surface, une infrastructure vitale et vulnérable Saviez-vous que pendant que vous êtes sur le sable chaud de votre plage préférée, une « guerre » de l’ombre se déroule à quelques mètres de palmes, au large de votre lieu de villégiature. Les fonds océaniques accueillent un réseau dense de câbles, de pipelines et de terminaux d’énergie qui permettent à la société numérique moderne de fonctionner. Ces infrastructures, essentielles mais invisibles, comme expliqué ici, assurent la quasi-totalité des communications mondiales, le transit de données sensibles, le transport d’énergie et la connectivité des systèmes critiques gouvernementaux. Les enjeux de sécurité liés à cette infrastructure sous-marine n’ont cessé de croître, en raison d’une dépendance accrue au numérique et d’un contexte géopolitique tendu, notamment entre l’Union européenne, les États-Unis, l’Australie, le Japon, l’Inde, la Fédération de Russie et la République populaire de Chine. En 2024, plusieurs incidents avérés de ruptures de câbles et d’endommagements de pipelines ont renforcé la prise de conscience des États. « Lors de l’incident du printemps 2024, les autorités finlandaises ont interrogé l’équipage d’un navire russe suspecté d’avoir endommagé le câble Estlink 2 dans le golfe de Finlande, sans toutefois parvenir à établir la preuve d’une action délibérée. » Dans la plupart des cas, le manque de moyens de surveillance en temps réel et la difficulté à attribuer les actes rendent toute réaction immédiate complexe. Le ministère de la Défense de la République de Finlande a confirmé que le caractère accidentel ou intentionnel de certains dommages reste, à ce jour, indémontrable. Face à la menace croissante d’actes de sabotage, l’Allemagne, avec le soutien de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, a déployé en mer Baltique le drone sous-marin Blue Whale, long de 11 mètres, pour la surveillance continue de la zone. De son côté, la Royal Navy britannique a présenté un robot sous-marin capable de détecter et de neutraliser les dispositifs explosifs en profondeur, tandis que la Marine royale danoise a mis en service deux navires de surface sans équipage pour patrouiller dans la Baltique. « Depuis l’automne 2023, la densité de patrouilles robotisées a doublé dans plusieurs secteurs stratégiques, selon les chiffres des ministères de la Défense concernés. » Le déploiement massif de drones et de robots de surveillance constitue la réponse technologique la plus visible à la multiplication des risques, mais il ne résout pas la question fondamentale de la protection de l’ensemble du réseau. L’une des difficultés majeures réside dans la structure même de l’infrastructure sous-marine : les câbles et pipelines traversent des eaux territoriales, internationales et économiques, appartiennent principalement à des opérateurs privés et ne bénéficient que rarement d’une surveillance constante. Selon les données de Cybernews, entre 150 et 200 câbles sous-marins subissent des dommages chaque année, majoritairement à cause de l’activité humaine, comme les filets de pêche, les ancres ou la faune marine. Mais « la part des incidents soupçonnés d’être liés à des actes hostiles a nettement augmenté depuis 2022 », confirment les services de sécurité français. La complexité de l’attribution est accentuée par la nature des fonds marins. Même lorsqu’un dommage est constaté, il s’écoule parfois plusieurs heures ou jours avant d’en identifier la cause. L’ancien officier de la National Security Agency, Dave Venable, insiste sur la difficulté d’obtenir des preuves tangibles : « Un bris de câble peut provenir d’une défaillance technique, d’une erreur humaine ou d’une opération clandestine utilisant un véhicule sous-marin autonome. » Dans un contexte de tension internationale, toute accusation non étayée risque d’entraîner une escalade diplomatique.   ⏳ Jusqu’où tolérerez-vous d’être piraté ?

Depuis 2023, la multiplication d’incidents sous-marins a conduit les pays européens et les membres du dialogue quadrilatéral pour la sécurité à renforcer massivement leur surveillance et leurs capacités militaires en mer, afin de protéger une infrastructure numérique et énergétique jusqu’alors négligée : les câbles sous-marins, les pipelines et les terminaux d’énergie.

Sous la surface, une infrastructure vitale et vulnérable

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La privatisation de la résilience, enjeu critique pour les États

La quasi-totalité des infrastructures de câbles sous-marins appartient à des acteurs privés, tels que Google, Microsoft, Orange ou BT Group, qui investissent dans la pose et l’entretien des réseaux. Néanmoins, la responsabilité de la sécurité et de la résilience de ces infrastructures relève de l’intérêt public. « En 2022, la rupture d’un câble reliant l’archipel britannique des Shetland a plongé toute la région dans un isolement numérique de plus de 24 heures, faute de solution de repli prévue entre les opérateurs et le gouvernement. » Ce type d’événement souligne la fragilité d’une gestion exclusivement privée de réseaux essentiels.

À l’inverse, la Norvège a mis en place, en partenariat entre l’opérateur Telenor et les forces armées norvégiennes, un système de surveillance autour de ses terminaux côtiers. Lorsqu’une coupure a affecté la connexion de l’archipel du Svalbard en 2022, la réaction des autorités a permis une restauration partielle du service en quelques heures, démontrant l’efficacité d’une coordination public-privé renforcée.

Le défi de la surveillance et de la réaction rapide est d’autant plus grand que l’infrastructure a été conçue historiquement sans objectif de sécurité. Les protocoles de surveillance et d’intervention sont donc limités et très hétérogènes selon les pays. « En Europe, la fragmentation des responsabilités entre États, entreprises et agences rend la coordination difficile, contrairement à Singapour, où la sécurité des câbles est intégrée à la planification de la défense nationale », constate un rapport du Centre européen de cybersécurité.

La capacité de réparation reste également limitée. Dès lors qu’une rupture ou une attaque est détectée, le déploiement d’une mission de réparation exige l’envoi de navires spécialisés, parfois mobilisables seulement après plusieurs jours, voire semaines. Cette latence expose les sociétés et économies concernées à des interruptions de services critiques, de la transmission bancaire au fonctionnement des ports et hôpitaux.

« À chaque incident sous-marin, les pertes financières sont estimées à plusieurs millions d’euros, sans compter les coûts indirects pour la sécurité nationale », précise un rapport parlementaire allemand de 2024. De plus, l’absence de plan de secours unifié entre les opérateurs privés et les autorités publiques aggrave l’impact de ces ruptures accidentelles ou malveillantes.

Les perspectives de protection reposent aujourd’hui sur une réévaluation de la notion de frontière et de souveraineté. Plusieurs gouvernements européens recommandent d’intégrer le plancher océanique à la stratégie de défense nationale, au même titre que le territoire aérien ou terrestre. Le développement de capteurs sous-marins, la mise en place de brigades spécialisées dans la réparation d’urgence et le renforcement des partenariats public-privé constituent les axes majeurs de réflexion en cours.

Les conséquences d’une attaque ou d’une défaillance d’un câble privé deviennent immédiatement un problème d’État. L’approche purement sectorielle n’est plus adaptée à la réalité de la menace. Cette réalité s’impose d’autant plus que, désormais, la géopolitique remplace la profondeur des fonds marins comme critère principal d’évaluation du risque.

Les incidents récents démontrent que la prochaine crise internationale majeure pourrait ne pas se jouer dans l’espace ou le cyberespace, mais à deux mille mètres sous l’eau. Ce déplacement de la conflictualité impose aux acteurs publics et privés une vigilance et une coopération de tous les instants pour prévenir la désorganisation potentielle des sociétés modernes.

La sécurisation de ces infrastructures devient un enjeu stratégique majeur, au carrefour de la cybersécurité, de la sécurité énergétique et de la souveraineté des États. Le rapport annuel de l’Agence européenne de la cybersécurité souligne la nécessité d’élaborer des normes communes et d’établir un dispositif d’alerte rapide partagé par tous les pays membres.

La multiplication des drones sous-marins, l’intégration de capteurs de surveillance en temps réel et la création d’équipes mixtes d’intervention figurent parmi les réponses techniques explorées. Néanmoins, ces mesures requièrent des investissements lourds, une coordination transnationale accrue et une évolution des législations existantes sur la sécurité des réseaux critiques.

Bref ! Vous allez regarder la plage et la mer d’un autre œil !

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