Le basketteur professionnel russe Daniil Kasatkin a été arrêté le 21 juin à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, à la demande des autorités américaines, qui l’accusent d’appartenir à un réseau de hackers ayant mené des attaques par rançongiciel contre près de 900 entreprises.
Daniil Kasatkin, joueur âgé de 26 ans et récemment membre de l’équipe de Moscou MBA-MAI, se trouvait en France avec sa fiancée au moment de son interpellation. Les faits se sont produits alors que le sportif venait de demander sa compagne en mariage, selon des éléments confirmés lors d’une audience au tribunal de Paris le 8 juillet. Le mandat d’arrêt a été délivré par les États-Unis, qui soupçonnent Kasatkin d’avoir pris part à des activités de piratage informatique à grande échelle, avec des attaques attribuées à un groupe de cybercriminels actif entre 2020 et 2022. Le Mag-II parle de la possibilité du groupe CONTI.
L’enquête américaine fait état d’un réseau soupçonné d’avoir mené des attaques informatiques ayant touché environ 900 entreprises et deux établissements fédéraux. Le montant du préjudice total n’a pas été communiqué par les autorités à ce stade, mais les faits ont été jugés suffisamment graves pour justifier la demande d’extradition et le placement en détention du basketteur en France. Selon les autorités judiciaires, Daniil Kasatkin aurait joué un rôle actif dans la négociation des rançons exigées auprès des victimes des attaques. Il est actuellement visé par un mandat d’arrêt américain pour « complot en vue de commettre une fraude informatique » et « complot de fraude informatique« .
Daniil Kasatkin est en prison depuis le 23 juin. L’avocat du joueur, Maître Frédéric Bélot, a contesté l’ensemble des accusations portées contre son client. Selon l’avocat, le sportif nie toute implication et affirme ne posséder que des compétences limitées en informatique. « Il a acheté un ordinateur d’occasion. Il n’a absolument rien fait. Il tombe des nues », a affirmé Me Frédéric Bélot devant les journalistes, évoquant l’hypothèse d’une usurpation d’identité ou d’un usage frauduleux de l’ordinateur du joueur par un tiers.
Une explication technique réaliste ? L’hypothèse d’un ordinateur d’occasion infecté par un cheval de Troie ou un logiciel espion, utilisé ensuite comme relais (« proxy ») à l’insu de son nouveau propriétaire, est techniquement plausible. Ce type de manipulation permettrait à un tiers de commettre des actes malveillants en usurpant l’identité numérique du détenteur de la machine. Il s’agit que d’une supputation de ZATAZ. Les autorités américaines affirment sa participation, comme négociateur.
Les autorités françaises ont refusé la remise en liberté du basketteur comme le relate Le Monde, malgré la demande de son conseil qui avait proposé un contrôle judiciaire strict accompagné du versement d’une caution. [Reuters] L’avocat a mis en avant l’impact de la détention sur la condition physique de l’athlète, soulignant que l’absence d’entraînement risque de compromettre gravement la poursuite de sa carrière sportive.
Du côté sportif, la direction du club Russe MBA a annoncé, le 3 juillet, le départ de Daniil Kasatkin. Le joueur avait intégré cette équipe il y a quatre ans et disputé 172 matchs sous ses couleurs. Il a également été deux fois médaillé de bronze lors de la Coupe de Russie. Le club a confirmé la rupture du contrat dans un communiqué, sans faire de commentaires supplémentaires sur l’affaire en cours. Il a suivi une partie de ses études aux États-Unis, pays à l’origine du mandat d’arrêt et qui réclame désormais son extradition. Selon le dossier, les autorités américaines estiment que le basketteur aurait contribué à la négociation des rançons, ce que ce dernier conteste formellement.
À ce stade, aucune information complémentaire n’a été donnée sur l’identité des autres membres présumés du réseau de hackers ou sur les détails techniques des attaques menées entre 2020 et 2022. Le montant des rançons exigées, ainsi que les sommes éventuellement perçues par le groupe, n’ont pas été précisés par les autorités. Le dossier reste ouvert et fait l’objet d’une instruction à Paris en vue d’examiner la demande d’extradition émise par les États-Unis.
