L’industrie de la chaussure de luxe qui, pendant des dizaines d’années, fit la renommée et la fortune de la ville de Romans-sur-Isère (Drôme) va-t-elle finir par disparaître complètement du paysage économique local ? Tout le laisse à penser, à commencer par l’actualité récente de l’entreprise Clergerie.
Mardi 11 mars, le tribunal de Commerce de Valence a en effet prononcé la liquidation judiciaire – avec poursuite d’activité jusqu’au 25 avril – à l’encontre de deux de ses trois composantes, à savoir SSB, société chargée de la production, et JHJ chargée, elle, de l’activité commerciale. Tiger Mode, qui détient la marque, est épargnée. Pour l’instant.
Dernière chance pour une reprise
Des offres de reprise peuvent être déposées jusqu’au 18 mars à midi en vue d’une ultime nouvelle audience, programmée le 2 avril prochain. Jusque-là, le sort de l’ultime représentant d’une industrie multiséculaire – qui compta dans ses rangs Charles Jourdan et Stéphane Kélian, deux marques disparues au milieu des années 2000 dans des circonstances similaires – est suspendu.
Cédée en 2020 au groupe French Legacy Group qui ne parvint pas à insuffler une dynamique salvatrice, l’emblématique marque romanaise avait déjà été placée en redressement judiciaire en 2023 avant d’être finalement reprise par le groupe californien Titan Industries au prix d’une très sévère réduction de personnel.
Fondée en 1981 par Robert Clergerie, l’entreprise qui à son apogée, chaussa de très nombreuses vedettes du monde du spectacle, mais aussi Michèle Obama et comptait près de 200 personnes n’emploie aujourd’hui plus qu’une quarantaine de salariés, dont l’avenir est désormais conditionné à l’intérêt d’un éventuel nouveau repreneur.
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