Pendant que l’habillement made in France rame, la fast fashion fait florès. Du côté des premiers, nombreuses sont les marques à fermer boutique ou à devoir organiser des opérations extraordinaires comme Le Slip Français, qui a dû vendre 400 000 sous-vêtements à prix bradés. Les seconds affichent quant à eux des chiffres d’affaires en hausse (Inditex, Primark) ou stables (H&M).
Et c’est sans compter l’« ultra fast fashion », incarnée par les chinois Shein et Temu, géants de la vente en ligne, qui représentent aujourd’hui 22% des colis gérés par La Poste en France. Cela ne risque pas de s’améliorer : Amazon a lancé en novembre 2024 Amazon Haul, une plateforme similaire à Shein et Temu, pour le moment présente uniquement aux États-Unis.
L’année 2024 commençait pourtant bien. En mars, l’Assemblée nationale approuvait une loi « anti fast fashion » qui promettait notamment d’interdire la publicité pour les vêtements à faible durée de vie, visant particulièrement l’ultra fast fashion. Mais avec la dissolution et l’enlisement politique qui a suivi, l’examen de la loi au Sénat n’est toujours pas au programme.
Face à ce constat, Les Amis de la Terre tirent la sonnette d’alarme. « Si un cadre législatif n’est pas adopté rapidement pour réguler le secteur, l’industrie textile française et ses commerces vont peu à peu disparaître », souligne l’ONG, qui dénonce une « compétition agressive et déloyale […] permise par la moins-disance sociale et environnementale ». Pour mettre tous les producteurs textiles sur un pied d’égalité, seule une législation forte accompagnée d’un changement de comportement de la part des consommateurs, en privilégiant un habillement plus durable, aura un réel impact.
Vous lisez un article du numéro 3639 – Février 2025
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