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Le nouveau défi industriel du Slip français

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Lu il y a 4 minutes



Des piles de sous-vêtements recouvrent des tables à travers tout l’atelier. Une trentaine de couturiers et mécaniciens travaillent de concert sur leurs machines à coudre, aux côtés d’outils automatisés dernier cri. Dans cet atelier textile tout neuf, situé à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), les gestes sont précis et les secondes comptées.


Une usine auto-financée


Lancé par l’entreprise Bonne Nouvelle en 2024 et inauguré le 12 février 2025, l’atelier fabrique pour le moment exclusivement des sous-vêtements pour le compte du Slip Français. Rien d’illogique, car son président Guillaume Gibault et sa directrice générale Léa Marie sont co-fondateurs de l’entreprise. Les autres actionnaires sont Bruno Haddad et Raphaël Malka de Wiltee, un atelier de confection et de personnalisation textile, et Myriam Chikh-Mentfakh, fondatrice de LeLab+, bureau d’études sur l’upcycling.


«Nous ne demandons ni aide ni subvention : nous vous demandons de l’engagement, de relayer notre message et passer commande !», a déclaré Guillaume Gibault lors de l’inauguration. L’usine de Bonne Nouvelle est ainsi totalement auto-financée, notamment grâce à des commandes. «Nous avons commencé par confectionner des glacières pour une marque connue de produits surgelés», glisse le président du Slip Français.


Le site de 580 m² compte un parc machine modeste, avec trois automates «uniques en France» qui ont chacun coûté autour de 25000 euros, pour un investissement total en équipements de 200000 euros, sans compter les salaires des 40 employés tous payés «au-dessus du Smic». 3000 pièces y sont fabriquées chaque jour. 317000 ont déjà été confectionnées en 2024, et ont généré un peu plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires. L’atelier compte en produire 700000 en 2025.


L’automatisation est la clé


Cette capacité de production a été rendue possible par les automates, qui permettent d’accélérer les étapes de découpe et d’assemblage des élastiques, leur fixation sur les corps des vêtements, et l’ourlage des t-shirts. «Une opératrice peut réaliser un bas de t-shirt en 12 secondes au lieu de 30, grâce à ces machines», indique Bruno Haddad, président de l’usine et co-fondateur de Bonne Nouvelle. Une deuxième machine de fixation des élastiques devrait aussi bientôt être installée.


Cette automatisation permet à l’usine de fournir environ 30% du volume total de production du Slip Français. Elle a contribué à la réussite de l’opération «révolution» de la marque, avec la vente de modèles moins chers en grand volume en 2024. Cette ouverture a aussi en partie compensé la fermeture de l’atelier 7Fashion, son ancien partenaire. «Nous revenons doucement à une situation saine, mais qui reste extrêmement fragile. Nous avons été à deux doigts de mettre la clé sous la porte, donc on imagine bien qu’on un an, nous n’avons pas tout résolu d’un coup de baguette magique, explique Guillaume Gibault. Le contexte économique est toujours compliqué, mais nous avons cependant réussi à faire presque 10% de croissance entre 2023 et 2024» (avec 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024).


Pour le futur, Le Slip Français et Bonne Nouvelle voient grand, avec «300 emplois prévus dans deux ans» qui seront financés avec les ventes. Ne pouvant pousser les murs de leur atelier actuel, les fondateurs comptent investir une friche adjacente, participant à une recréation de la filière du textile en Seine-Saint-Denis.



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