Le groupe Maison Neyret a posé le 11 février la première pierre de son futur site baptisé Digitrace à La Fouillouse, près de Saint-Étienne (Loire). Cette entreprise, spécialisée dans la fabrication de rubans, d’étiquettes et d’accessoires textiles, va investir 20 millions d’euros dans la construction d’une nouvelle unité de 6000 m² dédiée aux nouvelles technologies de traçabilité des produits du luxe et du textile.
«C’est une première en France, et même dans le monde, selon Benoît Neyret, directeur général représentant la huitième génération familiale. Digitrace nous permettra de développer différentes technologies que nous maîtrisons déjà telles que le QR code, le marquage laser, le NFC (pour Near field communication, un système de communication sans fil de courte portée et à haute fréquence qui est aussi utilisé pour le paiement par smartphone, par montre connectée…, NDLR) et RFID (pour Radio frequency identification, technique de collecte des données à distance qui utilise des radio-étiquettes équipées d’une antenne associée à une puce électronique, NDLR). Ces étiquettes intelligentes uniques permettent de marquer, d’authentifier et de suivre chaque produit individuellement. Avec un smartphone, chacun pourra accéder facilement aux informations légales, aux notices d’entretien, à la chaîne de recyclage… Cela va aussi aider nos grandes marques clientes à lutter contre la contrefaçon», conclut celui qui dirige le groupe Maison Neyret depuis 2012.
Les rubans des médailles de Paris 2024 confectionnés à Saint-Étienne
Digitrace devrait ouvrir ses portes en septembre 2026 après 18 mois de travaux et entraîner, à terme, la création de plus d’une centaine d’emplois. Le site abritera également l’Académie Neyret, centre de formation professionnelle des métiers du textile, créé en partenariat avec la maison Chanel. Ces futurs effectifs s’ajouteront aux 250 personnes qui travaillent pour le groupe dans la Loire sur les deux sites de Saint-Étienne et Grammond et en Haute-Loire, à Saint-Just-Malmont.
L’activité historique de l’entreprise est la confection de rubans de médailles pour les cérémonies officielles civiles et militaires (médailles du Travail, Nationale du mérite, Légion d’honneur…) et les grands événements sportifs – les rubans des 5084 médailles des Jeux olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ont été confectionnés chez Neyret, à Saint-Étienne. Mais elle œuvre aussi sur les marchés du ruban d’emballage destiné au luxe, de l’ornementation textile, de l’étiquette Jacquard, et même de la décoration de flacons de parfums et de bouteilles de spiritueux.
Entreprise bicentenaire créée en 1823 par Jean-Baptiste Neyret, Maison Neyret a réalisé un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros en 2024 avec quelque 70 millions de mètres de rubans imprimés et 100 millions d’étiquettes et d’accessoires produits principalement pour la mode et le luxe. «Plus de la moitié de notre chiffre d’affaires est réalisé à partir de matériaux biosourcés ou recyclés comme le coton, le chanvre ou le Tencel®, une fibre écologique produite à partir de pulpe de bois et d’un solvant non-toxique, pour les rubans», précise Benoît Neyret. Le groupe emploie 1200 personnes dans huit pays.
