Nouvel épisode dans la crise que traverse l’industrie textile : l’atelier de confection 7Fashion à Bourg-en-Bresse (Ain) a été placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de la ville le 12 décembre. Cette entreprise spécialisée dans la lingerie, les vêtements de nuit et les maillots de bain haut de gamme était en redressement judiciaire depuis le mois de février en raison de la perte de son plus gros client fin 2023. Le tribunal a accordé un petit délai en prononçant une poursuite d’activité jusqu’au 20 décembre. Une trentaine de salariés vont perdre leur emploi.
Cagnotte sur Ulule
L’entreprise a appartenu à la Maison Lejaby jusqu’à une restructuration en 2014. Spécialisé dans la lingerie haut de gamme, cet atelier de corseterie a été relancé par Agathe Diaconu, soutenue par Adrian Diaconu, propriétaire du fonds d’investissement luxembourgeois ITS. Cet homme d’affaires présent au capital de la start-up Scallog entre autres, a investi 4,5 millions d’euros pour relancer la PME. Celle-ci a réussi à atteindre l’équilibre financier en 2020, avant que n’arrive le Covid.
Fin 2023, son plus gros client, Rejeanne, décide de délocaliser sa production. La moitié de l’activité de l’atelier de Bourg-en-Bresse est partie et plus de la moitié du chiffre d’affaires avec elle. «Ce départ a été trop soudain, ce qui ne nous a pas permis de trouver des solutions alternatives. Nous nous sommes donc retrouvés dans l’incapacité d’honorer nos charges courantes et en particulier les salaires», explique Agathe Diaconu, PDG de 7Fashion.
Le paradoxe, c’est que l’entreprise ne manquait pas de commandes, grâce à des marques de luxe dont Courrèges et Lejaby, et des porte-étendards du made in France comme Le Slip Français. Mais la perte du client principal a fait fondre la trésorerie, et 7Fashion n’avait plus le fond de roulement nécessaire pour lancer les productions commandées.
En juillet, le tribunal avait tout de même accordé une poursuite d’activité jusqu’à début 2025, ouvrant la voie à une recherche de repreneur, qui n’a pas abouti. Fin novembre, alors que l’échéance approchait, la société a lancé une cagnotte «Sauvez ma petite culotte made in France» sur le site de financement participatif Ulule. Elle a obtenu plus de 20 000 euros, une collecte honorable, mais encore trop loin des sommes réclamées par les créanciers de l’entreprise, en premier lieu les salariés et les organismes sociaux.