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Dans le textile, la fast fashion se porte bien pendant que le made in France bat de l’aile

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Lu il y a 4 minutes



Une augmentation de chiffre d’affaires de 7,1% pour le groupe espagnol Inditex, qui possède notamment Zara, une croissance de 6% pour Primark, des ventes stables pour le suédois H&M… 2024 aura été une belle année pour la fast fashion, majoritairement produite en Asie. Et c’est sans compter la «ultra fast fashion», incarnée par les chinois Shein et Temu, géants de la vente en ligne, qui représentent aujourd’hui près d’un quart des colis gérés par la Poste en France.


Selon les chiffres de l’Ademe, cités dans une analyse des Amis de la Terre, en 2022, les 59 plus gros metteurs en marché (soit 1% d’entre eux) étaient à l’origine de la vente de 80% des textiles vendus en France, soit 2,6 milliards de produits sur un total de 3,3 milliards. Avec un nouvel entrant au seuil de ce marché en croissance : Amazon, qui a lancé en novembre, aux Etats-Unis, une plateforme similaire à Shein et Temu, Amazon Haul, qui pourrait arriver en Union européenne si l’expérience s’avère concluante. 


Le made in France en mauvaise posture


Du côté du textile Made in France, le bilan est bien moins reluisant… à l’image de l’industrie française toute entière. Parmi les dossiers emblématiques : Le Slip Français, marque emblématique, a été contraint de lancer une vaste opération de vente de sous-vêtements à prix cassé pour sortir la tête de l’eau, le Coq Sportif a été placé en redressement judiciaire et l’atelier de confection Lejaby a été mis en liquidation.


L’année commençait pourtant bien. En mars dernier, l’Assemblée nationale approuvait une loi «anti fast fashion» qui promettait notamment d’interdire la publicité pour les vêtements à faible durée de vie, et désignait particulièrement l’ultra fast fashion comme cible. Cependant, depuis la dissolution et l’enlisement politique qui a suivi, l’examen de la loi au Sénat se fait attendre par de nombreux acteurs du textile français, comme Julia Faure, fondatrice de la marque Loom, ou Olivier Ducatillion, président de l’union des industries textiles.


Face à ce constat, l’ONG les Amis de la Terre tire la sonnette d’alarme. «Si un cadre législatif n’est pas adopté rapidement pour réguler le secteur, l’industrie textile française et ses commerces vont peu à peu disparaître», peut-on lire sur une analyse de l’ONG. Selon cette dernière, «les difficultés conjoncturelles (du textile en France, ndlr) sont aggravées par la compétition agressive et déloyale mise en place par la fast-fashion et permise par la moins-disance sociale et environnementale.»


L’affichage environnemental, mis en consultation publique du 28 novembre au 19 décembre, devrait permettre de lutter contre cette moins-disance, et mettre les fabricants français et étrangers sur un pied d’égalité, au moins sur le plan environnemental. Il sera en revanche difficile de faire des efforts de produire des vêtements à bas prix comme ceux de la fast-fashion, même si cela n’empêche pas des acteurs comme Le Slip Français ou Vêtements accessoires de France d’essayer. Pour le climat et pour le secteur du textile français, seule une législation forte, accompagnée d’un changement de comportement de la part des consommateurs, d’un usage vestimentaire de courte durée vers un habillement plus durable et plus réparable.



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