A en croire Satya Nadella, nous avons d’ores et déjà vécu trois grands changements de plateforme et en sommes au quatrième. Certes, mais à quoi correspond-il exactement ? « Nous avons eu le client-serveur PC, nous avons eu l’internet mobile, nous avons le cloud et le mobile, et maintenant nous sommes dans ce qui est au moins mon quatrième grand changement de plateforme avec l’IA », affirme le CEO de Microsoft sans hésitation.
Et le géant compte bien embarquer autant d’entreprises que possible dans cette transformation : cela passe par la mise à jour de Studio Copiloteannoncé pour la première fois en novembre dernier et déployé en mai dernier seulement. Aujourd’hui, l’heure est aux agents d’IA. Microsoft a donc lancé cette semaine les « agents autonomes » dans sa plateforme Studio. « Copilot Studio peut maintenant vous aider à créer des agents entièrement autonomes », lance Satya Nadella.
La firme de Redmond a d’ailleurs pris les devants et lancé plus de 10 agents autonomes couvrant tout, des ventes à la finance. « Nous avons de nombreux agents autonomes que nous avons construits, et nous nous attendons maintenant à ce que vous puissiez tous utiliser le même kit d’outils pour créer tous ces agents autonomes », poursuit le CEO.
De premières adoptions observées chez Clarins, Doctolib, Orange
De premières adoptions observées chez Clarins, Doctolib, Orange
Le message est clair : pousser les entreprises à créer des agents Copilot et des agents autonomes qui ont, eux, un comportement autonome. « L’UI pour l’IA est importante, car lorsqu’un agent autonome rencontre un problème, vous devez vous tourner vers un être humain via un flux de travail, et c’est l’idée de Copilot et des agents qui se rejoignent ». Et quoi de mieux pour pousser à l’adoption que de montrer des cas d’usage réussis ? Faisant défiler les slides, le CEO cite en exemple Atos, BNP Paribas, CMA CGM ou encore Danone.
Clarins et Stellantis ont ainsi construit un chatbot de service client en utilisant le même type d’architecture. Doctolib a, pour sa part, utilisé à la fois Azure Open AI et Mistral pour créer ses modèles et sa solution complète pour les praticiens et les patients. Orange a quant à lui adopté GitHub et l’a déployé à grande échelle dans toute l’entreprise. L’objectif : diffuser sa technologie dans tous les secteurs. Et celui de la santé n’y coupe pas, preuve en est avec l’Institut Curie.
Mise à jour le 23 octobre : Suite à notre article, Doctolib nous a précisé que des tests ont été réalisés avec Mistral mais que rien n’a été mis en production. « Il s’agit d’une petite incompréhension de la part de Microsoft »nous a fait savoir un représentant de l’entreprise.
L’Institut Curie adopte un Copilot pour la recherche
L’Institut Curie adopte un Copilot pour la recherche
Utilisateurs de la suite 365 depuis plusieurs années déjà, les chercheurs de la fondation s’appuient désormais sur un outil supplémentaire : Copilot for Researcher. Cet agent IA doit « soulager les chercheurs des tâches administratives chronophages du quotidien », témoigne un porte-parole de l’Institut Curie. Copilot for Researcher se connecte aux bases de données scientifiques telles que l’archive biomédicale PubMed, bioRxiv, ScienceDirect ou HAL.
A partir de là, les chercheurs peuvent échanger en langage naturel avec cet assistant pour obtenir des résultats adaptés. Le Copilot est notamment capable de trouver des informations situées dans un article de plusieurs pages, de les résumer et de fournir une citation pour la bibliographie si le chercheur décide d’utiliser ces informations plus tard. Microsoft précise que Copilot for Researcher devrait être déployé par l’Institut Curie en décembre et être disponible en open source sur GitHub peu de temps après.
Former les demandeurs d’emploi aux outils d’IA
Former les demandeurs d’emploi aux outils d’IA
En parallèle de ces annonces, Satya Nadella a également annoncé la disponibilité en français de l’AI Skills Navigator, une plateforme lancée par la firme pour soutenir son objectif de former 1 million de Français à l’IA d’ici 2027 – objectif dévoilé en mai dernier à l’occasion de Choose France. « Demandez à l’assistant alimenté par l’IA quel parcours d’apprentissage est le mieux adapté à vos objectifs », peut-on lire sur la page dédiée.
Et cet élan de bonté ne s’arrête pas là : le géant Américain a présenté, en complément, l’avancement de son partenariat avec France Travail (ex-Pôle Emploi) pour former les demandeurs d’emploi. Thibaut Guilluy, directeur général de France Travail, revient sur les avancées de ce projet : « Ce sont des sessions de micro learning qui vont permettre finalement d’acculturer et d’outiller sur la manière de faire un prompt pour la recherche d’emploi, pour préparer un CV ou une lettre de motivation, mais aussi les entretiens ».
Encore faut-il que les demandeurs d’emploi soient motivés. « Nous avons testé sur un peu plus d’une centaine de demandeurs d’emploi à date. C’est en train de monter en puissance dans les régions et l’objectif c’est que nous soyons prêts en 2025, affirme avec assurance Thibaut Guilluy. On souhaite qu’au minimum 300 000 de l’ensemble des personnes accompagnées puissent en bénéficier, que ce soient des jeunes en parcours de réinsertion, des cadres, des personnes plus autonomes ».