Lors d’une large conférence de presse le dimanche 19 mai, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Thandi Modise, a présenté l’état de la défense du pays, 30 ans après la création de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF).
Elle s’est exprimée dix jours seulement avant les élections nationales prévues le 29 mai, à l’issue desquelles une nouvelle administration doit prêter serment, et près d’un mois après le 30e anniversaire de la création de la SANDF en avril 1994.
« Trente ans plus tard, le pays peut regarder avec fierté les réalisations et les défis depuis l’aube de la démocratie et la création de la SANDF », a-t-elle déclaré. « La SANDF est devenue la force de défense de la nation pleinement représentative de son peuple. »
Elle a estimé que beaucoup de choses ont été accomplies, en particulier pour les femmes dans toutes les branches des forces de défense et des opérations internationales de soutien de la paix.
« Une première initiative consistait à transformer le paysage de genre, racial et culturel de la nouvelle force de défense, car l’armée ne pourrait guère être un défenseur de la démocratie si elle ne reflétait pas ses valeurs », a déclaré le ministre.
Faisant référence aux obligations internationales de l’Afrique du Sud et aux opérations de soutien de la paix, elle a déclaré que certaines avaient été entreprises « à contrecœur, d’autres étaient indispensables, mais ces opérations ont conduit à la création d’une force de défense nationale dotée d’une expérience complète ».
Pour soutenir les positions politiques du gouvernement, l’Afrique du Sud a participé à plus de 15 missions de paix depuis 1994. Il s’agissait notamment de missions des Nations Unies (ONU) et de l’Union africaine (UA), entre autres au Lesotho, au Burundi, en Côte d’Ivoire, en Éthiopie et en République démocratique. du Congo (RDC), du Soudan, des Comores et du Libéria.
Alors que la communauté internationale et l’Afrique reconnaissent la nécessité de sécurité, de prospérité et de durabilité sur le continent africain, l’Afrique du Sud contribue aux initiatives de sécurité des Nations Unies, de l’Union africaine et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). En témoignent les deux récentes missions dirigées par la SADC en RDC (SAMIDRIC) et au Mozambique (SAMIM).
Au Mozambique et en RDC, un retrait est en cours, avec la fin de la SAMIM en juillet et la mission MONUSCO dirigée par l’ONU en décembre.
Cependant, il reste encore deux contingents militaires sud-africains en RDC, à savoir ceux qui font partie de la MONUSCO qui prendra fin plus tard cette année, et la nouvelle force dirigée par la SADC. Cette dernière comprend 2 900 membres du personnel de la SANDF, dont environ un tiers a déjà été déployé.
Elle a nié l’exactitude des rapports des médias faisant état d’un manque de ressources, notamment d’installations médicales et sanitaires suffisantes, ainsi que de provisions de nourriture fraîche, pour ces soldats. « Ces reportages médiatiques n’étaient pas factuels, et quant aux produits frais, ils proviennent du point de déploiement en RDC. »
Le soutien logistique à la mission dirigée par la SADC (SAMIDRIC) relève de la responsabilité de la SADC, a expliqué le ministre.
Répondant à une question de DefenceWeb sur l’affrètement des avions de transport russes et angolais Ilyushin Il-76, le ministre a déclaré que c’était la SADC qui payait les affrètements dans le cadre des opérations logistiques.
Sécurité intérieure et gestion des catastrophes
Le ministre Modise a souligné une partie du soutien de la SANDF à la sécurité intérieure, affirmant qu’elle était revenue à la protection des frontières en 2010.
Des sous-unités de l’armée sont actuellement déployées pour assurer la protection des frontières dans les provinces du Limpopo, du Mpumalanga, du KwaZulu-Natal, du Cap oriental, du Cap Nord et du Nord-Ouest. La protection des frontières comprend également des patrouilles maritimes, impliquant les nouveaux patrouilleurs de la marine sud-africaine, qui seront bientôt complétés par un navire supplémentaire.
La SANDF fournit également un soutien au Service de police sud-africain (SAPS), avec des interventions pour lutter contre la violence des gangs dans la province du Cap-Occidental, les incendies de camions et le sabotage d’installations stratégiques.
Le ministre a insisté sur le fait que la SANDF était désormais préparée à des bouleversements civils comme les troubles de juillet 2021 et qu’elle serait prête à aider le SAPS à prévenir des incidents similaires.
À la lumière de plusieurs catastrophes naturelles, elle a indiqué qu’une structure dédiée à la gestion des catastrophes serait bientôt mise en place.
« La SANDF travaille avec le COGTA (département du gouvernement coopératif et des affaires traditionnelles) et le Trésor national sur la gestion des catastrophes », a-t-elle expliqué. « Une annonce sur cette nouvelle structure sera faite la semaine prochaine. »
Repenser le budget
Le ministre a brièvement évoqué l’allocation budgétaire pour la défense, affirmant qu’au cours des 30 dernières années, la SANDF est devenue un véritable atout et continuera de croître. Alors que la nouvelle administration est sur le point d’entrer en fonction, nous espérons que le budget sera réexaminé, comme son département l’a fait récemment en interne.
Beaucoup de travail a déjà été accompli sur la révision de la défense de 2015 et les propositions ont été partagées avec le président. Elle a exprimé l’espoir que la situation financière de la défense s’améliorera à l’avenir.