
Alors que Brandt est en liquidation judiciaire, une piste de reprise émerge autour de Thomson Computing et de son dirigeant Stephan Français, avec un projet de redémarrage industriel sur le site d’Orléans. La proposition, présentée ce mercredi 24 décembre en fin de matinée, prévoit le maintien de 150 salariés dans un premier temps, avec une montée en puissance progressive.
Une nouvelle piste de reprise prend forme pour le site Brandt d’Orléans (Loiret). Le projet est porté par Stephan Français, dirigeant de Thomson Computing, soutenu localement par les élus. Une conférence de presse de la mairie d’Orléans s’est tenue ce mercredi 24 décembre en fin de matinée. «On est un Petit Poucet français face aux Chinois et Américains, rappelle Serge Grouard, maire de la ville. Il faut aller très vite, relancer la production et garder le plus de clients possibles. Nous n’avons pas trois mois devant nous».
Le plan présenté prévoit une relance progressive, avec un effectif réduit au démarrage. Stephan Français résume ainsi sa philosophie : «le projet de reprise industrielle recommencera avec 150 salariés, pas 1000. Après, progressivement, si les résultats sont là, on embauchera». Il évoque une trajectoire possible à moyen terme : «jusqu’à 250 salariés sur un plan à cinq ans». L’ambition est donc de stabiliser l’activité avant d’enclencher une deuxième phase de croissance.
Complémentarité des savoir-faire
Le repreneur potentiel mise sur l’idée d’assembler différentes expertises pour construire un modèle viable. Il rappelle son expérience à la tête de Thomson : «J’ai repris Thomson il y a 14 ans. Sur des valeurs de travail, d’innovation et maîtrise des coûts, on est devenus compétitifs face à des géants chinois et américains, comme Astérix avec les Romains». Son projet s’appuie sur une logique d’intégration industrielle : «Mon plan c’est de rassembler plusieurs corps électroniques dans l’usine de Brandt. Créer une synergie avec Metavisio Thomson et le savoir-faire de Brandt. Rassembler les dynamiques commerciales. Proposer des gains de produits plus larges.»
L’État confirme à L’Usine Nouvelle qu’un appel d’offres doit être lancé en janvier et que le Plan de sauvegarde de l’emploi a été homologué ce lundi 22 décembre. «Comme je m’y suis engagé, je concerte depuis plusieurs semaines l’ensemble des acteurs concernés et mobilisés sur l’avenir des sites de Brandt. J’ai reçu le président d’Orléans Métropole, Serge Grouard, et Stephan Français, repreneur qu’il soutient, indique le ministre délégué à l’Industrie, Sébastien Martin. L’objectif est clair et reste le même : assurer un avenir industriel crédible et durable aux sites de Brandt, dans l’intérêt des salariés et des territoires, sans précipitation, au risque de proposer un projet instable sur le long terme, voire peu fiable.»
Cette piste intervient après l’abandon d’un projet alternatif porté par une Scop, qui aurait permis de préserver davantage d’emplois. Le tribunal de commerce de Nanterre avait finalement décidé le 11 décembre de placer la société centenaire en liquidation judiciaire. Un échec que certains attribuent à un manque de mobilisation des banques.


