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les Français ont une confiance renforcée dans le médicament

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Lu il y a 5 minutes



Le cabinet Odoxa a mené une étude pour le compte du Leem en septembre 2025. Les résultats montrent sans ambiguïté que les Français ont confiance dans les médicaments et la vaccination.

Alors que le PLFSS 2026 prévoit de nouvelles mesures qui fragilisent encore un secteur pharmaceutique déjà sous tension, une donnée devrait profondément bousculer le débat public : selon une étude Odoxa menée en septembre 2025, 88 % des Français considèrent que les entreprises du médicament jouent un rôle vital pour leur santé. Ce chiffre, spectaculaire, traduit une évolution majeure du rapport entre la population et un secteur trop souvent réduit à une ligne budgétaire. Les résultats de l’enquête sont sans ambiguïté. 78 % des Français font confiance aux médicaments, et 71 % aux vaccins, avec une intention vaccinale qui a progressé de 30 points depuis 2020, quand la crise du Covid attisait les scepticismes autour des vaccins. Surtout, l’opinion reconnaît désormais le rôle stratégique du médicament : huit Français sur dix jugent la filière vitale pour l’économie et la souveraineté du pays. Du côté des professionnels de santé, ces chiffres grimpent encore : 97 % jugent le secteur utile et 96 % le considèrent vital.

L’importance de la pédagogie

Cette confiance n’efface pas certaines attentes fortes : les Français demandent davantage de transparence, une place accrue pour les patients ou plus d’informations sur les prix. 82 % déclarent manquer de connaissances sur le secteur et souhaitent que l’industrie puisse plus s’exprimer. Simple défaut de pédagogie ! Mais ce désir de compréhension ne remet pas en cause leur conviction profonde : « les Français jugent le médicament comme un maillon vital de la chaîne de santé », affirme Thierry Hulot, président du Leem.

Or ce diagnostic se heurte frontalement à la réalité des politiques publiques. Alors que le médicament ne représente que 9 % des dépenses de santé, il supporte plus de 40 % des économies. Avec quelques indicateurs inquiétants : le coût à l’unité d’un médicament essentiel sur trois est inférieur à 25 centimes-ce qui étrangle les producteurs-, la France accumule un retard de plus 500 jours dans l’accès aux innovations, et l’attractivité du pays s’effrite.

L’innovation reconnue

Pourtant, les Français ne s’y trompent pas : ils sont deux fois plus nombreux à juger le secteur pharmaceutique « plus innovant » que les autres secteurs. Et les professionnels de santé sont trois fois plus nombreux à le penser. L’ IA et les biotechnologies sont identifiées comme de véritables leviers de progrès thérapeutique; 61 % des Français y voient une opportunité plutôt qu’une menace. Et surtout, 83 % estiment que la France doit créer les conditions pour attirer la production et l’innovation pharmaceutiques.

Décalage entre attentes citoyennes et orientations politiques

L’étude révèle également un point clé pour le débat public : les Français surestiment largement le coût des médicaments pour l’Assurance maladie, le situant à un niveau plus de deux fois supérieur à la réalité. Malgré cela, ils identifient clairement les pistes les plus efficaces pour maîtriser la dépense : 85 % pensent que le bon usage – plutôt que le déremboursement – est la solution la plus pertinente. La conclusion est limpide : un décalage majeur s’est installé entre les attentes citoyennes et les orientations politiques. Comme le rappelle Thierry Hulot, « la confiance des Français doit se traduire dans les politiques publiques ». C’est tout le sens de l’appel à organiser des États généraux du médicament, afin de refonder une politique cohérente, stable et durable, alignée sur les enjeux sanitaires, industriels et sociétaux. Le moment est venu de considérer le médicament non pas comme un coût, mais comme un investissement stratégique pour le pays.



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