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quels industriels bénéficieront du chantier du nouveau porte-avions français à 10 milliards d’euros ?

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Lu il y a 5 minutes



Le président Emmanuel Macron a officialisé la construction d’un nouveau porte-avions tricolore le 21 décembre. Ce chantier gigantesque, estimé à 10,2 milliards d’euros, mobilisera de nombreux industriels français, à commencer par Naval Group, les Chantiers de l’Atlantique et TechnicAtome.

Lors d’un déplacement aux Emirats arabes unis auprès des forces armées, le président de la République, Emmanuel Macron, a confirmé dimanche 21 décembre la construction d’un nouveau porte-avions de nouvelle génération (PANG). Lancé en 2018, ce projet vise à remplacer le Charles-de-Gaulle, mis en service en 2001 et conçu pour durer une quarantaine d’années. Censé être opérationnel en 2038, le nouveau bâtiment pèsera près de 80000 tonnes et environ 310 mètres de long, contre 42000 tonnes et 261 mètres pour son prédécesseur, afin d’embarquer 2000 marins et jusqu’à 30 avions de combat. La facture de ce navire de guerre à propulsion nucléaire, qui pourrait être nommé Simone-Veil ou François-Mitterrand, est aujourd’hui estimée à 10,2 milliards d’euros.

Une première commande passée en avril 2024

Colossal, le chantier mobilisera de nombreux industriels, à commencer par ses maîtres-d’œuvre : MO Porte-Avions (une société détenue à 65 % par Naval Group et à 35 % par les Chantiers de l’Atlantique) et TechnicAtome. La Direction générale de l’armement leur avait d’ailleurs notifié, dès avril 2024, une première commande concernant les développements et les fabrications des chaufferies nucléaires, d’un montant de 600 millions d’euros. Le géant de la construction navale n’avait pas attendu ce contrat pour entamer ses travaux : un programme d’investissement de 200 millions d’euros sur la période 2019-2028 a été engagé dans son usine d’Indret (Loire-Atlantique), notamment pour le développement du PANG. Le 25 septembre, Naval Group a par ailleurs donné le «coup d’envoi» de la construction sur son site de Cherbourg (Manche), en soudant la première tôle des enceintes de confinement des deux chaufferies nucléaires.

En mai 2024, les Chantiers de l’Atlantique avaient quant à eux annoncé un investissement de 40 à 50 millions d’euros à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) pour accompagner la fabrication de la coque du porte-avions. Les premières découpes de tôle sont prévues pour 2031 et l’assemblage devrait durer une douzaine de mois, grâce à l’expérience de l’entreprise en matière de production de très grands paquebots. TechnicAtome, de son côté, fabriquera à Cadarache (Bouches-du-Rhône) les deux nouvelles chaufferies nucléaires de type K22, dont la puissance thermique unitaire sera de 220 MW, contre 150 MW pour les K15 du Charles-de-Gaulle.

Un programme coûteux dans un contexte de restrictions budgétaires

D’autres fleurons de la défense français bénéficieront également de ce programme titanesque, à l’image de Thales, qui équipera le porte-avions de son radar Sea Fire, capable de suivre jusqu’à 1000 cibles simultanément, de MBDA, qui lui fournira des missiles Aster à lancement vertical, de Safran, qui participe à l’élaboration de son système de combat, ou de Dassault Aviation, dont les Rafale feront partie des avions de combat privilégiés sur le PANG. En revanche, pour les catapultes électromagnétiques (Electromagnetic Aircraft Launch System ou EMALS) qui remplaceront le système actuel à propulsion vapeur, c’est le groupe états-unien General Atomics qui a été choisi. Parmi les industriels impliqués figurent aussi Framatome, qui fabriquera certaines pièces de chaufferies dans son usine du Creusot (Saône-et-Loire), mais aussi le métallurgiste Aubert & Duval et Industeel, filiale d’ArcelorMittal. Selon Emmanuel Macron, ce programme sollicitera au total 800 fournisseurs, dont 80% de PME.

Tous ne voient cependant pas d’un bon œil l’officialisation de ce projet. Sébastien Benoît, secrétaire général CGT des Chantiers de l’Atlantique, estime que l’argent déboursé pour ce chantier aurait dû être mieux fléché. «Alors que le président Macron, et derrière lui la cohorte des plus gros industriels de l’armement, pérorent sur la “puissance industrielle et technique” en France, les besoins les plus élémentaires de la population (santé, éducation, transports…) sont sacrifiés au profit d’un ruissellement d’argent et de moyens techniques vers les plus grosses sociétés financières et industrielles», a-t-il dénoncé dans un communiqué, en pointant du doigt «le contexte international de marche à la guerre».



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