
La Grèce est, fin 2025, le seul pays, hormis la France, à avoir commandé des FDI, la frégate nouvelle génération du groupe industriel d’armement français Naval Group. La ministre de la Défense, Catherine Vautrin, a confirmé, jeudi 18 décembre, que des discussions étaient en cours avec le Portugal et la Suède.
Naval Group a remis, jeudi 18 décembre 2025, sa première Frégate de défense et d’intervention (FDI) à la Grèce, lors d’une cérémonie organisée sur son site de Lorient (Morbihan). Trois autres de ces frégates nouvelle génération doivent suivre cette première livraison, dont deux dès 2026, la toute dernière ayant été commandée en novembre. Kimon, du nom de la FDI livrée jeudi, doit quitter les eaux lorientaises début janvier 2026.
Longue de 122 mètres, d’une capacité de déplacement de 4500 tonnes, et d’une vitesse maximale de 27 nœuds, Kimon a été remise à la Marine hellénique, trois ans et demi après la signature de l’accord entre les deux parties, «un temps record», a estimé Pierre Éric Pommellet, président directeur général du groupe industriel d’armement français.
Une coopération franco-grecque étroite dans le programme FDI
Le ministre grec de la Défense, Nikolaos Dendias, a, lui, souligné la «coopération industrielle» entre les deux pays. Et rappelé que les entreprises grecques ont largement contribué à la construction de la FDI grecque : «l’industrie grecque peut désormais participer à hauteur de 25% à ce programme [des FDI] entre les deux pays». «70 entreprises grecques sont intégrées dans notre supply chain, y compris dans nos autres programmes», a indiqué, quant à lui, Pierre Éric Pommellet.
La ministre des Armées, Catherine Vautrin, qui a fait un passage éclair à Lorient pour la cérémonie de remise à la Marine grecque, a estimé devant la presse qu’avec cette FDI, c’était «le savoir-faire français qui s’export[ait] aujourd’hui». La déclaration pas anodine, alors que Naval Group a essuyé plusieurs revers commerciaux, les derniers mois, et que la Grèce est, à ce jour, le seul client étranger de la FDI.
Après trois échecs commerciaux, deux nouveaux prospects à l’international
Après avoir été éconduit par le Canada pour son projet de sous-marins en août, puis, le même mois, par la Norvège, qui a préféré les frégates britanniques de BAE Systems, Naval Group a en effet essuyé un troisième échec en Pologne en novembre. Le pays d’Europe de l’Est a opté pour le modèle A26 du suédois Saab pour ses futurs sous-marins conventionnels, au détriment du Scorpène de Naval Group.
Depuis, des doutes se sont fait jour, non pas tant sur les qualités techniques des équipements de défense conçus et construits par le groupe d’armement français, mais sur la stratégie et la diplomatie commerciales de la France. Catherine Vautrin a toutefois affirmé, le 18 décembre, qu’[il y avait] «actuellement deux prospects, le Portugal et la Suède. À ce stade, nous sommes en discussion avec ces deux pays».
Des commandes nationales bien présentes
Elle a par ailleurs rappelé que l’avenir de l’industrie de défense ne se jouait pas seulement à l’international. Concernant les FDI de Naval Group, notamment, la Marine nationale en a commandé cinq, dont la première de série, l’Amiral Ronarc’h, qui a été livrée à l’automne. Or «dans la loi de finances de 2026, il y a une [autre] frégate. C’est important pour Naval Group». Et de conclure, en un message à peine voilé aux parlementaires qui débattent du projet de budget pour l’an prochain : «Pour l’industrie de défense, un budget, ce sont des commandes». Message rejeté dès le lendemain par les députés et sénateurs qui n’ont pas trouvé d’accord en commission mixte paritaire…


