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Écollant (REC) devrait mettre en service son démonstrateur industriel à la fin du premier trimestre 2026

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Créée en 2019 à Auxerre (Bourgogne-Franche-Comté), la jeune pousse Écollant, rebaptisée REC notamment par souci d’ouverture sur l’international, maintient son cap vers l’industrialisation de son procédé propriétaire de recyclage chimique du polyamide par solvant non toxique et réutilisable. Ce recycleur auxerrois espère démarrer son démonstrateur d’une capacité de production de 100 tonnes par an d’ici à mars/avril 2026.

Adieu Écollant, faites place à REC. En 2026, cette start-up française spécialisée dans le recyclage chimique du polyamide (PA) change de nom, portée par le scale-up de sa technologie propriétaire. Dans les tuyaux : la mise en service l’année prochaine de sa première unité industrielle, implantée à Joigny, à 120 km de Paris, avec un objectif de production de 100 tonnes de PA recyclé dès 2026. À la fin de la décennie, le cap pour le recycleur est fixé à 15 000 à 20 000 tonnes par an – « nous aurions besoin d’un autre site pour cela », précise Frédéric Austrui, directeur général de REC – avec un palier intermédiaire de 5 000 tonnes par an d’ici à trois ans. En termes d’effectif, la société, qui compte aujourd’hui six salariés, devrait atteindre 18 salariés en 2026, et 30 en 2030.

Plus de 60 partenaires industriels

Le démonstrateur de Joigny, installé au sein d’une usine de 1800 m², utilisera un procédé de dissolution sélective du PA – PA 6, PA 11, PA 12, mais surtout du PA 6.6 – par un solvant non toxique et réutilisable, afin de valoriser des textiles complexes. Après séparation physique des autres fibres et matières présentes (élasthanne, coton, polyester…), le polyamide en solution subira cristallisation et séchage pour obtenir une poudre de haute pureté. L’opération se termine par un passage en extrudeuse, pour produire des granulés, à destination d’industriels de l’automobile, de l’électronique ou encore du textile. « La difficulté, c’est d’obtenir un niveau de pureté suffisant sur ces granulés permettant, par extrusion-filage, de produire un fil qui peut texturer et qu’on va pouvoir tricoter. C’est ce qu’on a réussi à faire en 2024 », explique Agathe Rouzaud, directrice des opérations chez REC.

Aujourd’hui, la jeune pousse a déjà pu se constituer un stock de 100 tonnes de vêtements à traiter, mais peut compter sur un réseau de plus de 60 partenaires industriels (collecteurs-trieurs, fabricants…) pour s’assurer de la livraison de gisements homogènes. « C’était important de verrouiller ce gisement-là auprès de tous les recycleurs que nous connaissons. Nous y sommes allés par étapes. Nous avons commencé par collecter des bas, des chaussettes et collants, et nous sommes en train de scaler sur d’autres typologies de textiles pré/post-consommation à forte contenance en polyamide », précise Agathe Rouzaud. La condition d’intégration des stocks à recycler : des déchets textiles complexes contenant au minimum 70 % de polyamide. « Si un textile n’en contenait que 2 %, nous serions capables d’aller les chercher, mais d’un point de vue économique, nous aurions plus de coproduits que notre produit principal ». Les comatières (polyester, élasthanne…) ne seront pas perdues, mais valorisées chez d’autres recycleurs.

Un investissement global de cinq millions d’euros

Le démonstrateur a été financé via une première tranche d’investissement, en fonds propres, de 300 000 à 400 000 euros. Le passage industriel nécessite « un investissement global de cinq millions d’euros », révèle Laurent Trognon, président de REC, qui sera dépensé de manière progressive d’ici à trois ans afin d’atteindre le palier intermédiaire de 5 000 tonnes par an. Soutien de l’AER (agence économique régionale de Bourgogne-Franche-Comté) sous forme d’avances remboursables, de Bpifrance, de l’Ademe par le biais de l’appel à projets Orplast dans le cadre du plan d’investissement France… Le cumul de ses dispositifs représente la moitié des cinq millions d’euros, l’autre partie provenant d’une levée de fonds en train d’être lancée, et que REC espère boucler l’été prochain.

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Le polyamide est la deuxième fibre synthétique la plus produite au monde, après le polyester. En 2023, cela a représenté 6,7 millions de tonnes produites, soit 5 % du marché mondial des fibres, révèle un rapport annuel sur le marché des matériaux de l’ONG californienne Textile Exchange. Cette année-là, environ 2 % (près de 100 000 tonnes) du nylon produit provenaient de matières recyclées – recyclage chimique et mécanique – plutôt que du vierge. Les limites pointées à l’époque sur les technologies de recyclage, la qualité et la disponibilité en matières premières, le besoin d’investissements face à des fibres synthétiques toujours produites en grande quantité et à des prix plus bas… étaient autant d’éléments qui justifient les difficultés à faire décoller une filière de recyclage.



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