
La Commission permanente mixte de la défense (JSCD) du Parlement s’est rendue au centre de mobilisation du ministère de la Défense (DoD) lundi 15 décembre, à la suite d’appels demandant une mise à jour urgente sur l’état de préparation au déploiement avant une rotation de l’opération Mistral en République démocratique du Congo (RDC) en janvier.
La visite de surveillance des installations de De Brug, à l’extérieur de Bloemfontein, a été déclenchée lors d’une réunion du JSCD le 5 décembre, au cours de laquelle la rotation de la MONUSCO (Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC) a été critiquée par au moins deux membres du comité.
L’un d’eux était Carl Niehaus, parlementaire des Combattants de la liberté économique (EFF), dont les critiques se sont poursuivies après la visite de De Brug.
Qualifiant la visite de « pure parodie », il estime qu’au lieu de transparence et de dialogue constructif sur l’état de préparation de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF), elle est devenue une démonstration flagrante d’arrogance, d’incompétence et de mépris constitutionnel, aggravée par l’abus des règles de confidentialité par le Congrès national africain (ANC) pour protéger les siennes et cacher l’état désastreux de la SANDF.
Niehaus ne fait aucun effort, affirmant que la visite de De Brug « a atteint un nouveau point bas en matière de contrôle démocratique » avec des procédures déclarées secret d’État. « Rien ne justifie une telle classification – pas de stratégies militaires ou d’opérations classifiées, juste la révélation des échecs systémiques de la SANDF. Ce secret a bâillonné les parlementaires et le public en gardant la pourriture cachée. Il ne s’agit pas d’une protection de la sécurité nationale ; c’est une dissimulation pour soustraire la ministre Motshekga et ses cadres à toute responsabilité », a-t-il déclaré officiellement.
« La réunion », poursuit-il, « s’est moquée du processus parlementaire. Les contribuables ont dépensé des milliers de rands en vols, en hébergement et en logistique pour amener les membres à ce siège, seulement pour que nous n’obtenions rien de substantiel. Les officiers de la SANDF, censés présenter la mobilisation et la démobilisation, ont fait preuve d’un mépris total. Leurs présentations étaient superficielles, évasives, pleines de platitudes et manquaient de données significatives sur les pénuries d’équipement, l’état de préparation du personnel ou les défis plus larges. Ils n’avaient clairement pas l’intention de partager réellement l’information – un affront délibéré à Le rôle de contrôle du Parlement et la séparation constitutionnelle des pouvoirs obligeant l’exécutif et l’armée à répondre devant le législatif ».
Pour aller plus loin, il s’insurge contre le « comportement » de la ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Angie Motshekga.
« On attendait d’elle qu’elle soit pleinement présente, qu’elle dirige et veille au respect des enquêtes. Au lieu de cela, elle a fait une brève apparition de moins de deux heures, puis a disparu sur la base d’une excuse fragile. Pendant ce court laps de temps, elle a fait écho aux déviations des policiers, renforçant leur position arrogante et égocentrique au lieu de les tenir pour responsables. Il s’agissait d’une complicité dans une conduite inconstitutionnelle.
« Motshekga a renforcé les éléments de la SANDF qui méprisent les institutions démocratiques. En tant que politicienne chevronnée, elle devrait savoir qu’il ne faut pas permettre un tel comportement. Les échecs de son département – depuis les déploiements retardés de maintien de la paix jusqu’au faible soutien des anciens combattants – nécessitent une action urgente, et non des dissimulations. Sa brève présence reflète la philosophie de l’ANC : protégez les vôtres, quel que soit le coût pour la sécurité nationale et les fonds publics. «
Soulignant ce qu’il a appelé « l’imposition farfelue du secret », Niehaus s’abstient de donner des détails sur les discussions en déclarant « qu’elles ont exposé une force de défense en désarroi : sous-financée, sous-équipée et mal équipée pour les opérations de base ».
Niehaus et son collègue du Conseil national des provinces (NCOP), Virgill Gericke, ont « refusé toute complicité » et ont quitté le parti en signe de « protestation de principe contre l’érosion de l’autorité parlementaire ».
Dans son rapport sur la visite de surveillance de lundi, le directeur de la communication institutionnelle (DCC) de la SANDF, le contre-amiral (JG) Prince Tshabalala, a déclaré qu’il était de la « responsabilité du Parlement d’exercer une surveillance sur le portefeuille de la défense et de s’engager directement avec la SANDF sur les questions liées à son mandat, à sa préparation opérationnelle et à ses missions ».
Une réunion à huis clos a vu les membres du comité rencontrer, entre autres, le chef de la Division des opérations conjointes, le lieutenant-général Siphiwe Sangweni, dans « une atmosphère cordiale et constructive ». Cet engagement, a rapporté Tshabalala, « a réaffirmé la valeur d’un dialogue ouvert et d’une interaction continue pour relever les défis, les priorités et les réalités opérationnelles auxquelles la SANDF est confrontée ».
Au programme également de la journée De Brug figuraient des séances d’information, des rencontres avec le personnel et une visite des installations.
« Dans l’ensemble, la visite a souligné l’importance d’un contrôle parlementaire soutenu pour promouvoir la responsabilité, la transparence et le fonctionnement efficace du DoD au service de l’Afrique du Sud. »
L’analyste de l’aviation et de la défense, Dean Wingrin, a déclaré que les récentes interactions entre le JSCD et la SANDF ont révélé « une grave rupture de confiance entre les deux parties », ce qui a de graves implications pour les relations civilo-militaires en Afrique du Sud et constitue une tendance très inquiétante.
Wingrin a expliqué que le 15 décembre, les membres du JSCD devaient interagir avec les soldats lors des derniers préparatifs du déploiement en RDC avec les Nations Unies, pour ensuite se faire dire ce matin-là que les soldats étaient déjà partis pour la RDC les 7 et 13 décembre. Ces dates n’ont pas été divulguées lors de la planification de la visite.
« Apparemment, Sangweni n’a pas répondu directement aux questions des membres, faisant référence à des documents tels qu’un protocole d’accord et le statut des exigences de l’unité tout en refusant de les fournir au comité ou en étant incapable de l’expliquer. Je crois que les membres ont été assez virulents sur le ‘dédain’ manifesté par la SANDF envers le Parlement, la ministre protégeant ses généraux qui se sont également exprimés auprès des membres », a déclaré Wingrin.
Le fait que certains membres du JSCD se soient retirés frustrés « reflète une profonde perte de confiance et une résistance croissante à l’attente que le Parlement continue d’approuver les déploiements à l’étranger sans contrôle crédible », a conclu Wingrin.
Il a cité un membre du JSCD disant : « Le mépris de la SANDF pour le contrôle montre une culture militaire détachée des normes démocratiques. Les officiers, protégés politiquement, agissent en toute impunité, oubliant qu’ils servent la Constitution, pas un parti. »


