Rémi Duval, troisième génération à diriger Usine Duval, maintient l’activité textile dans la manufacture conçue par Le Corbusier, récemment distinguée par le label Entreprise du patrimoine vivant. L’entreprise, passée des sous-vêtements au sportswear puis aux petites séries pour les maisons de couture, se prépare désormais à une possible transmission familiale.
Philippe Bohlinger
Rémi Duval représente la troisième génération de dirigeants dans sa famille. En gagnant à partir des années 1980 la confiance des grandes maisons de prêt-à-porter, il a sauvé Usine Duval, implanté à Saint-Dié-des-Vosges (Vosges).
Le 15 septembre, il s’est vu remettre le label Entreprise du patrimoine vivant, qui salue des savoir-faire artisanaux et industriels d’exception. Installés dans l’écrin d’une manufacture textile construite entre 1946 et 1952 par l’architecte Le Corbusier, ses 60 salariés y tutoient l’excellence. «Nos modélistes recherchent des solutions avec les couturières pour concrétiser l’idée d’un styliste», résume le dirigeant. L’usine spécialisée dans les produits à base de maille (chiffre d’affaires de 4 millions d’euros) fabriquait à l’origine des sous-vêtements, puis des articles de sportswear.
Une transmission à venir
Aujourd’hui, ses séries de 50 à 5000 pièces réalisées avec l’appui de couturières à domicile rejoignent les boutiques Chanel, Yves Saint Laurent, Balmain, Vuitton ou encore Lanvin. Filleul de Le Corbusier dont son père était un ami, Rémi Duval confie que la sauvegarde de l’usine, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, a été «une motivation centrale pour y maintenir coûte que coûte une activité textile». Le dirigeant de 77 ans espère passer les rênes de l’entreprise à sa fille.


