
L’Usine Nouvelle vous présente des parcours de jeunes ingénieurs ayant fait le choix de travailler dans le nucléaire. Rencontre avec Pierre-Yves Lager, 39 ans, diplômé des Mines d’Alès et ingénieur dans la start-up Calogena qui développe un SMR.
Il se destinait à l’informatique. Mais Pierre-Yves Lager a rapidement changé d’avis et choisi la spécialisation mécanique et matériaux à l’École des mines d’Alès (Gard), dont il sort en 2008. Après deux courtes expériences internationales, au Vietnam puis en Algérie, respectivement en production de matériel électrique puis au sein d’une centrale électrique au gaz pour Alstom, il rentre en France.
Durant treize ans, il s’occupe d’ingénierie système chez LGM, ingénieriste des grands programmes. C’est là qu’il rencontre le nucléaire. De défense surtout, mais il travaille aussi sur le projet international Iter de réacteur expérimental. Puis il réoriente sa carrière : «Je ne voulais plus intervenir comme consultant sur des projets différents, sur les mêmes phases d’étude, mais travailler sur un projet unique, jusqu’à sa réalisation complète.»
Ce sera celui de Calogena, qu’il intègre il y a un an et demi. La PME française ambitionne, à horizon 2029, de produire une chaudière nucléaire de petite taille de type SMR à basse pression, afin de décarboner la chaleur urbaine. À 39 ans, Pierre-Yves Lager en est responsable intégration et aménagement. «Le nucléaire peut contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Participer à la décarbonation de la production de chaleur me plaît.» Ses autres motivations : l’impression de contribuer au «bien-être de l’humanité» et la satisfaction de participer à un projet à une échelle qui lui permettra de le voir aboutir «de [son] vivant». Il se dit aussi heureux d’avoir sa place dans les prises de décision, dans une entreprise à taille humaine, d’une quarantaine de personnes, ce qui offre aussi «une grande souplesse». Il concède simplement : «La jeunesse de l’entreprise complexifie parfois le fait de devoir simultanément développer le produit et la société elle-même.»


