
Vivre plus longtemps, mais surtout vivre mieux, grâce à des produits combinant santé, beauté et technologie. Tel est le créneau des start-up de la longévité, un marché en plein essor outre-Atlantique et en Asie, et qui gagne progressivement l’Europe. Pour le premier épisode de cette série, Lucibel.le, la PME tricolore pionnière du marché des masques à lumière infrarouge.
En plein essor outre-Atlantique et en Asie, le marché de la longévité gagne progressivement du terrain en Europe, avec une projection de croissance annuelle «de 3 à 5%» selon Stéphanie Jandard, directrice exécutive spécialiste de la «beautytech» chez Accenture. Deux types de produits connaîtraient une croissance particulièrement importante, de l’ordre de 25% d’ici à 2030 : les appareils connectés et les masques LED.
De l’éclairage au masque à infrarouge
C’est sur ce dernier créneau que s’est lancée la PME de Seine-et-Marne Lucibel, à l’origine spécialiste de la fabrication de panneaux LED. «En lisant une étude américaine, j’ai compris que l’avenir de la cosmétique passait par la lumière. Nous avons été les premiers en Europe à mettre au point un dispositif sous forme d’écran sur le marché dès 2014», affirme fièrement le PDG de Lucibel Frédéric Granotier. Une diversification bienvenue pour cette PME fondée en 2008, mais confrontée ces dernières années à une forte concurrence chinoise. Au point d’arrêter en 2018 sa production d’ampoules. Pour distinguer cette nouvelle activité cosmétique de celle historique d’éclairage – connue sous la marque Lucibel –, un “le” est ajouté à la fin du nom de la marque, et un site distinct est créé.
L’idée de ce processus appelé «photobiomodulation» (PBM) : utiliser une lumière douce et de faible intensité au sein du spectre visible, en général bleue, rouge ou proche de l’infrarouge, pour stimuler les processus physiologiques naturels. La lumière rouge en particulier servirait à stimuler la production de collagène et donc à ralentir le processus de vieillissement. Des bénéfices validés par plusieurs dermatologues selon le National Geographic, sans être toutefois spectaculaires.
Une concurrence chinoise jugée déloyale
Avec la dermatologue Michèle Pelletier et le designer Olivier Lapidus, le PDG de Lucibel.le met ensuite au point son premier masque, aujourd’hui assemblé dans l’usine du fabricant de composant électronique Seprolec installée à Vire (Calvados). Depuis 2021, Frédéric Granotier estime avoir vendu quelques milliers d’exemplaires de son masque, la moitié à des particuliers et l’autre à des salons de beauté haut de gamme. Il dit constater une progression continue des ventes. Concurrencé par les fabricants asiatiques, il regrette cependant que ces derniers entrent en France sans aucun droit de douane, alors que les cosmétiques français sont largement taxés.
Pour se démarquer, Frédéric Granotier, qui compte Dior parmi ses clients, mise sur le marché premium. Son masque Ove est vendu près de 1500 euros, le double de l’offre de ses concurrents fabriqués en Chine. Mais assure le PDG de Lucibel, ses masques sont «dix fois plus efficaces» que ceux de la concurrence, en raison d’une puissance des LED beaucoup plus importante. Un facteur jugé effectivement essentiel par les dermatologues pour l’efficacité du traitement.


