
Arrivé en juin à la direction du site Imerys de Glomel (Côtes-d’Armor), Gilles Benveniste doit accompagner l’ouverture d’une nouvelle fosse, contestée localement. Objectif affiché : assurer la pérennité de la seule carrière d’andalousite exploitée en Europe. Un plan d’investissement de 10 millions d’euros est aussi lancé.
«Maintenir le dialogue local», tel est l’un des objectifs assignés à Gilles Benveniste. Depuis le 1er juin 2025, il dirige le site Imerys de Glomel, dans les Côtes-d’Armor. Son arrivée s’effectue dans un contexte de transformation, puisque l’exploitation d’une nouvelle fosse a aussi démarré au mois de juin. Objectif : «garantir la pérennité de l’activité pour les vingt ans à venir», sur la seule carrière d’andalousite exploitée en Europe. 25% de la production mondiale d’andalousite provient de Glomel. Ce projet a fait l’objet de nombreuses contestations à l’échelle locale.
Avec sa carrière et son usine de transformation, le site Imerys de Glomel approvisionne près de 200 sites industriels dans 30 pays, répartis à 80% en Europe et à 20% en France. 545000 tonnes de minerais sont extraites chaque année pour produire jusqu’à 65000 tonnes par an de kerphalite, le nom commercial du produit. Face à l’impact environnemental de la nouvelle fosse, «nous avons mis en place un comité de suivi, sous l’autorité du préfet», rappelle Gilles Benveniste, qui a déjà eu l’occasion d’être confronté à de telles problématiques par le passé.
A Glomel, Gilles Benveniste va aussi pouvoir piloter un nouveau projet. Doté d’une enveloppe de 10 millions d’euros, il sera dédié à l’installation d’équipements de convoyage et de stockage permettant l’alimentation du minerai vers le site, ainsi qu’à la modernisation ou au remplacement des broyeurs. Un précédent investissement de 6 millions d’euros avait été consenti dans une usine de traitement des eaux, mise en service en 2024, afin d’abaisser le seuil de concentration en manganèse dans les rejets.
Du ciment à l’agroalimentaire
Un plan pour lequel le nouveau directeur semble rompu. Ingénieur diplômé de l’Ecole des Mines de Saint-Etienne (Loire), il débute sa carrière dans les cartes à puces, chez Bull, entre 1989 et 2002, successivement en France, à Chypre, à Tokyo (Japon) et à Pékin (Chine). En 2002, il entre chez le cimentier Vicat. «Ma connaissance de l’Asie intéressait Vicat, et la contrepartie était de me former au ciment», retrace Gilles Benveniste. Il prend la direction de l’usine de Xeuilley, en Meurthe-et-Moselle. C’est finalement avec Lafarge, qu’il intègre en 2007, qu’il reprend le chemin de l’Asie, pour devenir directeur technique de dix usines de la région.
En 2011, Gilles Benveniste rentre en France et prend la direction de l’usine de Saint-Pierre-la Cour (Mayenne), le vaisseau amiral de Lafarge dans le pays. Il y supervise plusieurs projets de décarbonation. Il pilote en parallèle des stations de stockage à Brest (Morbihan) et à Lorient (Finistère). En 2021, Gilles Benveniste change de secteur, pour prendre la direction d’une usine sucrière de Tereos basée à Escaudoeuvres, dans le Nord. Son expérience se termine deux ans plus tard avec la fermeture de l’usine. «Cela fût un moment très compliqué, avec le souci de retrouver des emplois pour les salariés. Cela a été un moment très lourd en termes de responsabilité», explique le directeur, qui pilote par la suite une usine de biscuits du groupe Mondelez International, à Jussy (Aisne), avant de saisir l’opportunité de pouvoir revenir en Bretagne.
«J’apprécie énormément le métier de direction d’usine, pour la gestion de personnes, le process et la technique, avec mon background d’ingénieur, et la gestion des parties prenantes, tels que les riverains et l’administration», souligne Gilles Benveniste. A Glomel, ce goût du dialogue lui sera sans doute nécessaire.


