
Le géant de la restauration collective Sodexo intègre des critères RSE aux objectifs de ses acheteurs. Cela pousse ses équipes à imaginer des solutions créatives. Comme dans les Yvelines.
Quand on livre 2,5 millions de repas par jour, comme Sodexo, il faut s’appuyer sur des fournisseurs solides. Et être créatif quand les clients veulent un approvisionnement de qualité et local.
Le département des Yvelines souhaitait ainsi localiser ses achats de pâtes destinés aux collèges. L’entreprise de restauration collective s’est tournée vers des agriculteurs yvelinois qui possédaient déjà de petits ateliers de transformation de leur blé.
Sébastien Blin, à la tête de 165 hectares de céréales, a commencé à produire des pâtes artisanales en 2019 et à les commercialiser en 2020, plutôt en épicerie fine. Sodexo l’avait repéré sur un salon du made in France, mais il lui a fallu de la patience avant de l’intégrer dans son panel de fournisseurs. «Il a pris le temps de travailler avec nous pour que nous livrions un produit qui correspondait à ses attentes. Nous avions toutes les certifications, mais nous avons testé différents blés et adapté notre process de fabrication à une pré-cuisson. Cela a été très positif et cela nous a permis de faire un bond en avant», témoigne l’agriculteur. Il ne divulgue pas les quantités achetées mais évoque un contrat de long terme. Aujourd’hui, la moitié de ses volumes est destinée à Sodexo. Un autre agriculteur du département, Nicolas Chaussier, a été sourcé en 2021 par le géant de la restauration collective pour sa marque Nicolas & Bertrand. «Il y a eu beaucoup d’écoute de la part de Sodexo et nous sommes allés former nous-mêmes les équipes, car les pâtes artisanales ne se cuisinent pas comme des pâtes industrielles. Au début, certains cuistots étaient réfractaires car ils ont leurs habitudes mais, à force de discussions, nous avons réussi à les faire évoluer», explique Nicolas Chaussier. Grâce au contrat avec Sodexo, sa petite entreprise a pu avoir les reins assez solides pour investir dans un nouveau séchoir. Le producteur explique que «chacun a fait des efforts» sur le prix et s’enorgueillit d’avoir réussi à faire entrer dans les cuisines de Sodexo non seulement des coquillettes blanches mais également des fusilli complètes.
Les deux agriculteurs des Yvelines apprécient tout particulièrement la logistique de leur partenaire qui récupère les produits dans les ateliers et les dispatche dans les cuisines. Un vrai plus pour eux qui ont investi l’aval de leur chaîne de valeur avec succès.
Chez Sodexo, dont 25% des achats sont réalisés auprès de PME, «tous les acheteurs sont motivés sur des objectifs RSE», précise la directrice des achats, Sophie Bourriot. La loi Egalim impose, depuis 2021, 50% de produits durables et de qualité. Une réglementation qui contribue à mobiliser les énergies.
Vous lisez un article de L’Usine Nouvelle 3747 – Octobre 2025


