Ad image

la douloureuse transformation de STMicroelectronics

Service Com'
Lu il y a 4 minutes



[Dans l’actu en 2025, à suivre en 2026] Confronté à baisse d’activité qui se prolonge, le fabricant franco-italien de semi-conducteurs STmicroelectronics a engagé un plan de transformation qui prévoit 2800 départs volontaires, dont 1000 en France. Le site de Tours est le plus inquiet pour son avenir.

L’année 2025 a révélé au grand jour la crise que traverse l’électronique française. Chez l’un des leaders européens des semi-conducteurs, le groupe franco-italien STMicroelectronics, cela s’est traduit par la mise en place d’un plan de transformation douloureux.

D’ici à 2027, le fabricant et concepteur de composants électroniques prévoit de réaliser de 900 millions à 1,8 milliard d’euros d’économies. Surtout, il mise sur 2800 départs volontaires dans le monde, dont 1000 en France d’ici à 2027. Sur 12200 salariés dans l’Hexagone et 50000 dans le monde. Aux départs volontaires viendront s’ajouter ceux en retraite et démissions. Au total, le PDG Jean-Marc Chéry a dit s’attendre au départ de 5000 salariés dans les trois prochaines années.

STMicroelectronics est plongé dans un bas de cycle depuis 2024, qui s’explique notamment par les difficultés de ses deux grands marchés : l’automobile, dont ST dépend à 40% et où l’électrification patine, et l’industrie dans son ensemble. Une situation aggravée par les surstocks faits par les clients après la pénurie de puces survenue pendant la pandémie du Covid, qui retardent la reprise de la demande. Résultat : ST a basculé dans le rouge au second trimestre 2025, avec une perte nette de 97 millions de dollars. Mais il espère avoir touché le fond et compte sur une reprise de la demande en 2026.

2500 salariés vont devoir changer de poste

Pour autant, c’est une transformation de long terme qui est engagée, avec des restructurations d’usine. D’après la direction, 2500 salariés vont devoir changer de poste d’ici à 2027 pour suivre les évolutions. A Crolles (Isère) par exemple, l’un des ses trois grands sites européens, l’usine dédiée à la production de plaquettes silicium en 200 mm doit fermer pour être reconvertie en usine de tri des plaquettes. L’inquiétude la plus vive concerne le site de Tours (Indre-et-Loire), qui a vu son directeur partir soudainement en septembre. Selon les syndicats, il devrait perdre 30% de sa production et 300 à 400 postes pourraient être supprimés, sur 1400 salariés. ST tente de rassurer. Tours va hériter d’une ligne pilote dédiée au PLP, une technologie innovante d’assemblage des puces, pour un investissement de 60 millions de dollars (50,7 millions d’euros). Mais qui ne devrait créer que 40 à 50 postes.

Ce contexte n’empêche pas ST de se projeter sur l’avenir. A l’été, il a annoncé le rachat de l’activité capteurs Mems de son concurrent néerlandais NXP, des systèmes électromécaniques miniaturisés de détection des grandeurs physiques externes. Une acquisition à 950 millions de dollars qui doit notamment renforcer sa position dans l’automobile. Et en décembre 2025, il a obtenu un prêt d’un milliard d’euros de la banque européenne d’investissement (BEI). D’après la direction, il vise à «soutenir le programme d’investissement de ST dans des technologies et dispositifs innovants en matière de semi-conducteurs en France et en Italie». Mais les syndicats restent dubitatifs. Pour l’instant, seul un départ sur trois est remplacé, y compris en R&D où ils dénoncent une situation tendue. Et les usines italiennes d’Agrate, dédiée aux Mems, et de Catane, pour le carbure de silicium, ne tournent pas à plein régime. Il faudra voir en 2026 si un début de reprise offre de nouvelles perspectives.



Source link

Share This Article
Laisser un commentaire