
La prolongation unanime du mandat d’un an du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) pour la mission de maintien de la paix de l’organisme mondial en République démocratique du Congo (RDC) intervient alors que les combats dans l’est du pays s’intensifient avec la reprise des offensives du M23 (Mouvement du 23 Mars).
La décision du 19 décembre à New York de prolonger le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) intervient après que les parlementaires sud-africains ont entendu qu’une rotation de ce qu’on appelle le RSABATT (Republic of South Africa Battalion) au sein de la MONUSCO a eu lieu les 7 et 13 décembre. Les députés effectuaient une visite de surveillance d’une journée organisée à la hâte au centre de mobilisation du ministère de la Défense (DoD) à la suite d’une réunion du Comité permanent mixte de la défense (JSCD) le 5 décembre qui a soulevé des questions sans réponse concernant la rotation de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF).
La rotation du RSABATT, dont aucun détail n’a été rendu public par la SANDF au moment de la publication, était auparavant composée d’un bataillon d’infanterie et d’une force de réaction rapide (QRF) – tous deux détachés de la Brigade d’intervention de la Force (FIB) de la MONUSCO. La composante aéroportée sud-africaine de la mission – une unité composite d’hélicoptères (CHU) – a été retirée plus tôt cette année. Selon le chef de la Division des opérations conjointes, le lieutenant-général Siphiwe Sangweni, il n’existe plus de QRF sud-africain. Il semble que l’unité de renseignement tactique de l’armée sud-africaine continue de faire partie de l’engagement sud-africain dans la longue mission de maintien de la paix de l’ONU.
La réduction des effectifs par la SANDF fera probablement perdre à l’Afrique du Sud au moins une place dans la liste des 10 principaux pays contributeurs de troupes (TCC) à la MONUSCO. Les dernières informations publiques disponibles placent l’Afrique du Sud avec 757 au sixième rang sur la liste du TCC de la MONUSCO. C’est 11 de plus que le Malawi, septième, également contributeur de la FIB, et 96 de moins que la Tanzanie, l’autre TCC de la FIB. Le Bangladesh (1 825) et le Népal (1 150) arrivent en tête de liste des pays TCC.
La résolution 2808 (2025) du Conseil de sécurité de l’ONU, approuvée le 19 décembre, prolonge le mandat de la MONUSCO jusqu’au 20 décembre 2026. Le plafond des effectifs autorisés est de 11 500 militaires, 600 observateurs militaires et officiers d’état-major, 443 policiers et 1 270 membres d’unités de police constituées, précise un communiqué de l’ONU.
Aux termes de la résolution, la principale zone d’opérations de la MONUSCO reste le Nord-Kivu et l’Ituri, tout déploiement lié à la surveillance du cessez-le-feu au Sud-Kivu étant soumis aux conditions de sécurité et à une notification préalable au Conseil de sécurité (CS).
Le FIB de la mission a également été renouvelé à titre exceptionnel, le CS soulignant qu’un précédent était créé. Cette force spécialisée a été créée en 2013 et chargée de perturber et de désarmer les groupes armés.
La résolution met en lumière ce que l’on appelle une « crise sécuritaire et humanitaire qui se détériore rapidement » dans l’est de la RDC en raison de l’offensive du M23 au Nord et au Sud-Kivu « avec le soutien et la participation directs des Forces de défense rwandaises ».
Il a condamné la prise d’Uvira par le M23, une ville stratégique du Sud-Kivu sur les rives du lac Tanganyika, avertissant qu’elle risquait de déstabiliser la région dans son ensemble.
L’ONU a exhorté le M23 à arrêter et à inverser immédiatement son offensive et le Rwanda à retirer ses forces de défense des provinces orientales du pays voisin. Il a en outre exigé que toutes les parties concrétisent sans délai leurs engagements antérieurs visant à établir un cessez-le-feu permanent, efficace et vérifiable.
Le Conseil a autorisé la MONUSCO à soutenir la mise en œuvre d’un cessez-le-feu permanent conformément à la résolution 2773 (2025) du Conseil, notamment en participant au mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu convenu par les parties à Doha le 14 octobre.
Le renouvellement du mandat de la MONUSCO intervient également alors que les Nations Unies, en collaboration avec le gouvernement congolais, poursuivent un départ progressif de la MONUSCO, les mesures supplémentaires dépendant des conditions de sécurité sur le terrain, de la capacité des autorités nationales à protéger les civils et du soutien continu des entités et partenaires de l’ONU après le départ de la mission.
Le Conseil a noté une pause dans le désengagement de la MONUSCO dans les provinces de l’Est dans un contexte d’évolution de la situation sécuritaire, encourageant vivement les autorités à prendre des mesures concrètes pour assurer la protection des civils, notamment des femmes et des enfants.
Il s’est déclaré prêt à envisager et à déterminer de nouvelles mesures en vue d’un retrait progressif, responsable et durable du Nord-Kivu et de l’Ituri lorsque les conditions le permettront, en envisageant une planification conjointe du gouvernement de la RDC et des Nations Unies.


