KNDS envisage une introduction en Bourse à Paris et à Francfort en 2026, a annoncé le groupe le 17 décembre. Une option déjà évoquée par sa direction ces derniers mois dans un contexte de montée en puissance des dépenses de défense en Europe.
Le groupe de défense franco-allemand KNDS a déclaré, mercredi 17 décembre, qu’il envisageait une introduction en Bourse (IPO) à Paris et à Francfort en 2026, sous réserve des conditions de marché. Cette IPO, attendue de longue date, soutiendrait la stratégie de croissance à long terme de KNDS, en élargissant son accès aux marchés de capitaux et en permettant de financer des investissements significatifs dans la capacité industrielle, la technologie et l’innovation, précise le groupe dans un communiqué. Et ce alors que le groupe fait face à une forte accélération de la demande et à une concurrence accrue, notamment de l’allemand Rheinmetall.
En 2024, KNDS a réalisé un chiffre d’affaires de 3,8 milliards d’euros, contre 3,3 milliards en 2023. Ses prises de commandes ont fortement progressé, atteignant 11,2 milliards d’euros en 2024, portant son carnet de commandes à plus de 23 milliards d’euros, soit près de six années d’activité, un niveau qui met sous pression ses capacités de production.
Une montée en cadence industrielle sous contrainte
Les entreprises européennes de défense bénéficient d’une hausse soutenue des dépenses militaires depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en 2022, les gouvernements cherchant à renforcer leur sécurité tout en fournissant des armes et des munitions à Kyiv. KNDS revendique d’ailleurs un rôle de premier plan en Ukraine, affirmant que plus de 450 de ses systèmes sont actuellement déployés.
Créé en 2015 par la fusion de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW), fabricant des chars Leopard, et du groupe français Nexter, détenu par l’État, KNDS est contrôlé conjointement par les anciens propriétaires privés de KMW et par la France. Dix ans après sa création, le groupe reste confronté à une intégration industrielle incomplète entre ses entités françaises et allemandes, ce qui a conduit sa direction à envisager une évolution de sa gouvernance et de sa structure capitalistique.
Jean-Paul Alary, directeur général de KNDS, a indiqué en septembre que le groupe souhaitait s’ouvrir à de nouveaux États et partenaires industriels, et a suggéré que l’État allemand pourrait prendre une participation dans le capital. Une IPO offrirait également à KNDS un levier pour mener des acquisitions ciblées dans un secteur appelé à se consolider.
KNDS a précisé que Christian Schulz, directeur financier du groupe RENK, rejoindra son conseil d’administration à partir de janvier, apportant son expérience des introductions en Bourse, alors que le groupe prévoit d’investir environ 1 milliard d’euros dans ses usines au cours des quatre prochaines années, notamment pour accroître fortement ses cadences de production en Allemagne.
Madeline Chambers, version française Elena Smirnova, édité par Augustin Turpin (Avec Reuters)


