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l’Etat juge “cruciale” la création d’une nouvelle ligne très haute tension pour alimenter la zone industrielle de Fos-sur-Mer avant 2030

Service Com'
Lu il y a 5 minutes


La Préfecture de Provence-Alpes-Côte d’Azur a livré ses réponses sur le débat public «Fos-Berre-Provence, un avenir industriel en débat». Elle confirme la volonté de l’Etat de réaliser d’ici à 2030 la ligne électrique très haute tension pour réindustrialiser et décarboner le territoire.

C’était la réponse la plus attendue après la publication le 13 décembre sur le site de la CNDP (Commission nationale du débat public) des différents rapports des industriels, confirmant leur volonté de poursuivre leurs projets d’implantation ou de transformation d’unités autour de l’étang de Berre. Elle est tombée le 18 décembre au soir.

L’Etat affirme qu’il entend bien voir RTE concrétiser la ligne électrique 400000 volts entre Jonquières-Saint-Vincent (Gard) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) pour permettre la réindustrialisation de la zone industrialo-portuaire de Fos et la sécurisation à long terme de l’alimentation énergétique régionale. Une promesse que l’ex-préfet, Georges-François Leclerc, qui avait suivi tout le débat public, avait laissé entrevoir début juillet au terme de plus de trois mois d’échanges…

Un renforcement «indispensable»

«Le renforcement du réseau électrique est crucial afin de répondre aux besoins électriques de la zone pour sa décarbonation et plus globalement les besoins croissants à venir de la région. Ces renforcements structurants du réseau régional sont donc indispensables afin d’acheminer durablement les volumes d’électricité correspondants et d’assurer la stabilité du réseau électrique dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur», indique la préfecture (aujourd’hui sous la responsabilité de Jacques Witkowski), en rappelant dans son rapport détaillé que la région ne produit que 40% de l’électricité qu’elle consomme. Elle précise que l’Etat s’engage sur «l’objectif de fournir 4GW en 2030 aux industriels de la zone Fos-Etang de Berre tout en confirmant que les enjeux environnementaux seront considérés comme des enjeux de premier ordre dans le cadre de l’instruction des autorisations requises pour ce renforcement».

Une nuance «écologique» qui ne devrait pas suffire aux élus gardois et du pays d’Arles, aux associations, agriculteurs et citoyens opposés à la réalisation de cette ligne aérienne très haute tension à double circuit en raison de ses impacts paysagers selon le tracé qu’elle empruntera à travers la Camargue ou des terres agricoles. Pour le représentant de l’Etat, malgré les 14 stratégies étudiées (dont la mise en souterrain), cette option reste la seule à pouvoir garantir un aboutissement dans des conditions de délais et de coûts et il demande donc à RTE de poursuivre ses travaux pour tenir les uns et les autres.

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Une promesse attendue

Réunis le même jour à Marseille à l’initiative de la CCI Aix-Marseille-Provence (CCIAMP), du Grand Port Maritime et d’Aix-Marseille Université sur les défis d’innovation du «Smart Port» du futur, nombre d’acteurs avaient fait part de leur souhait d’un signe de l’Etat pour rassurer les porteurs de projets. Certains redoutaient qu’une position claire soit décalée au-delà des élections municipales pour ne pas polluer les débats locaux. Alexis Martinez qui peaufine le projet H4 de production de carburant aérien durable (e-SAF) à Fos avait insisté sur «ce besoin d’électricité pour alimenter le territoire». Jean-Luc Chauvin, président de la CCIAMP, réclamait «la confirmation de l’arrivée d’une électricité décarbonée en quantité suffisante» pour réussir à terme à faire du Port de Marseille-Fos «un démonstrateur majeur de la décarbonation». S’il n’est pas encore temps de signer la déclaration d’utilité publique, l’annonce de l’Etat devrait jouer son effet incitateur pour qu’aucun investisseur ne renonce. Il assure qu’il maintiendra le dialogue. Ce qui ne devrait pas empêcher des associations de menacer de recours en justice, comme elles l’ont fait lors du débat, tout en admettant l’impératif de décarbonation.

Engagement plus global

Dans son communiqué, la préfecture indique également la mise en œuvre en 2026 d’un «projet partenarial d’aménagement» relatif aux 14 communes du pourtour de l’étang de Berre afin d’harmoniser la gouvernance des projets plus globaux à venir pour accompagner les transformations (infrastructures, logements, réseaux d’utilité, respect du cadre de vie…). Et elle promet un approfondissement des études et analyses des «effets combinés des projets» sur l’eau, la biodiversité, la qualité de l’air, la santé, garantissant qu’elle veillera à «la transparence en matière de données sanitaires et environnementales». Une exigence ressortie fréquemment dans les propos des participants durant le débat public.



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