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Constructeurs de machines, transformateurs, recycleurs… la plasturgie en voit de toutes les couleurs

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Lu il y a 5 minutes


C’est le choc au sein de la Plastics Vallée : le dernier constructeur français de presses à injecter, Billion, annonce l’ouverture d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Fondée en 1949, la PME de Bellignat (Ain) ambitionne désormais de se concentrer sur les services (maintenance, service après-vente, formation…) et d’accompagner la digitalisation des entreprises du berceau géographique de la plasturgie hexagonale. Comme ses homologues européens, Billion subit de plein fouet la rude concurrence asiatique tout en faisant face à la hausse des coûts de production.

“Sans un minimum de protection, comme l’ont fait les chinois, de patriotisme ou a minima d’esprit européen, l’Europe verra son savoir faire disparaître, d’abord chez les fournisseurs d’équipements comme les presses puis ce seront les plasturgistes eux-mêmes qui verront leurs marchés disparaître”, commente Pascal Laborde, directeur général de la filiale française du constructeur de presses allemand Arburg, alors que les transformateurs de la Plastics Vallée et d’ailleurs se trouvent déjà dans une position inconfortable…

À l’image également des producteurs de matières et des recycleurs, alors que fermetures et restructurations se multiplient dangereusement.

Les déboires de Billion constituent en tous cas, pour Emmanuel Duteil, directeur de la rédaction de L’Usine Nouvelle et du pôle Industrie d’Infopro Digital, “le symptôme d’un déséquilibre structurel. “Sans stratégie industrielle nationale et européenne forte pour soutenir l’innovation, l’investissement et la montée en gamme, nous risquons de voir disparaître des savoir-faire historiques”, alerte-t-il sur le réseau social LinkedIn.

De fortes turbulences touchent l’amont comme l'aval de la filière plasturgie.

Messe Düsseldorf / ctillmann

De fortes turbulences touchent l’amont comme l’aval de la filière plasturgie.

L’année 2025 ne fut pas des plus enthousiasmantes pour la filière plasturgie. Dès le mois de novembre, la présidente de Polyvia Auvergne-Rhône-Alpes et PDG d’Altheora, Bénédicte Durand Deloche, déplorait “une conjoncture qui se dégrade rapidement” et relayait les inquiétudes des transformateurs hexagonaux ainsi que celles des recycleurs au niveau européen.

Le syndicat majoritaire de la plasturgie hexagonale Polyvia présentera le 15 janvier 2026 son panorama économique de la filière pour l’année 2025. Même si le président de l’organisation professionnelle, Pierre-Jean Leduc, souligne la résilience de la filière au premier semestre, les difficultés s’amoncellent pour des transformateurs qui doivent et devrons s’appuyer sur les deux leviers de l’économie circulaire et de la diversification pour faire face à la crise…

Une crise qui accélère également les tensions du marché des presses à injecter, cruellement illustrées par le plan de sauvegarde de l’emploi déclenché chez le dernier fabricant français, Billion, chez qui 62 postes sur 109, sont menacés.

Des turbulences économiques qui touchent également l’amont de la filière avec une série étourdissante de réductions de capacités chez les fabricants de matière, en dépit des efforts de l’anglais Ineos notamment en France ou au Royaume-Uni, en partenariat avec les pouvoirs publics.

La fin d’année n’est cependant pas marquée uniquement par de mauvaises nouvelles. Même dans le recyclage chimique, avec le partenariat stratégique conclu entre Borealis et BlueAlp pour déployer la technologie brevetée de « craquage lent » des plastiques complexes par pyrolyse de ce dernier.

En aval de la filière, ce sont les barquettes réemployables issue du projet Dropack, piloté par Benoit Piette, consultant chez Bluenote Pack, qui passent par ailleurs du stade de la R&D à celui des tests commerciaux, suite notamment à une expérimentation régionale lancée à l’automne 2025.

Notons également, comme le souligne Ouest France, la signature de la première opération de croissance du plasturgiste du Maine-et-Loire Com’Inject avec l’acquisition de Kirco.

“Croitre autrement ce n’est pas renoncer à sa croissance et à ses fondements, c’est leur donner un nouveau sens, plus durable, plus performant et parfois plus créatif. Matériaux, technologies, marchés, la plasturgie a toujours su s’adapter”, conclut Julien Tardy, PDG et cofondateur du cabinet spécialisé dans les cessions d’entreprises JTNH.

Plusieurs notes d’optimisme pour des fêtes de fin d’année que la rédaction de Polymères & Matériaux vous souhaite conviviales et chaleureuses. Bonne lecture !



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