
Face à un mur d’investissements, EDF prépare un “plan d’adaptation” pour dégager 20 milliards d’euros, rapportent lundi 15 décembre Les Echos. Celui-ci pourrait aboutir notamment dans la cession partielle ou totale de certaines filiales, passées en revue depuis l’été.
EDF fait face à une dette déjà colossale de plus de 50 milliards d’euros, et doit anticiper 460 milliards d’investissements d’ici à 2040, selon la Cour des comptes. Et son plan d’économie d’un milliard par an jusqu’en 2030 ne suffira pas. Son PDG Bernard Fontana préparerait ainsi un «plan d’adaptation» pour obtenir 20 milliards d’euros, notamment via des ventes partielles ou totales de certaines filiales, rapportent Les Echos lundi 15 décembre. Contacté, EDF a affirmé mener «une revue de portefeuille pour procéder à d’éventuelles cessions», mais précise que le groupe «n’a communiqué sur aucun plan de la sorte».
La nouvelle direction, arrivée en mai 2025, avait déjà affiché comme objectif de réduire la voilure à l’international. «L’ouverture du capital d’Edison, ainsi qu’une cession partielle ou complète de la plateforme renouvelable aux Etats-Unis ont été évoquées», a ainsi ajouté l’énergéticien. Sa filiale italienne, qui fait de lui un des principaux énergéticiens de la Botte, pourrait ainsi être introduite en Bourse, rapportait Reuters en octobre dernier. Quant à EDF Power Solutions, sa filiale américaine, un projet de cession de 50% était déjà dans les tiroirs à l’été. L’Amérique du Nord représente 35% des capacités solaires et éoliennes du groupe, installées ou en projet dans le monde.
Ce n’est pas la première fois qu’EDF élague son portefeuille mondial, les acquisitions d’entreprises ont aussi creusé la dette du groupe. Dans les années 2000, l’achat de l’acteur historique British Energy puis celui raté du poids lourds nucléaire américain Constellation ont fait plonger les comptes dans le rouge. Face à un passif de 41 milliards d’euros, EDF avait alors opéré plus de 12 milliards d’euros de cessions pour se concentrer sur les ENR et le nucléaire au détriment de la distribution.
Le mur à franchir est désormais le financement du prolongement des parcs nucléaires français et britanniques, et les chantiers de 14 EPR 2, qui doivent mobiliser respectivement 90 et 115 milliards d’euros. Reste aussi à mobiliser 100 milliards d’euros sur le réseau d’Enedis, 15 milliards d’euros pour le parc hydraulique, 60 d’investissements à l’étranger et encore 30 milliards d’euros par l’intermédiaire d’EDF Renouvelables.


