
A quelle lettre Databricks va-t-elle s’arrêter ? L’entreprise enregistre une croissance de plus de 55% sur un an, dépasse un chiffre d’affaires annualisé de 4,8 milliards de dollars et pourtant, elle lève aujourd’hui plus de 4 milliards de dollars lors de sa série L, pour une valorisation de 134 milliards de dollars.
Databricks est une anomalie statistique. Les séries L ne sont pas monnaie courante — la plupart des entreprises cessant de procéder à des tours de table au fur et à mesure qu’elles approchent de l’IPO ou s’auto-financent. Le spécialiste américain de la data et de l’IA est l’un des rares à atteindre ce stade extrême.
134 milliards de valorisation
Ce 16 décembre, le spécialiste de la donnée et de l’IA a annoncé une levée de fonds de plus de 4 milliards de dollars en série L, valorisant l’entreprise à 134 milliards de dollars. En septembre dernier, l’entreprise avait levé environ 1 milliard de dollars de capital pour une valorisation autour des 100 milliards.
Parallèlement, Databricks a franchi un run rate de chiffre d’affaires de 4,8 milliards de dollars au T3, en croissance de plus de 55% sur un an, dont plus d’un milliard pour son activité Data Warehousing et plus d’un milliard pour ses produits d’IA — le tout en générant un free cash-flow positif sur les douze derniers mois.
Le tour de table est mené par Insight Partners, Fidelity Management & Research Company et J.P. Morgan Asset Management, avec la participation supplémentaire d’Andreessen Horowitz, de fonds et comptes gérés par BlackRock, mais aussi par Blackstone, ainsi que Coatue, GIC, MGX, NEA, Ontario Teachers’ Pension Plan, Robinhood Ventures, Temasek, Thrive Capital, Winslow Capital et des comptes conseillés par T. Rowe Price Associates.
Une bonne dynamique financière, des fonds réinjectés dans ses produits
Databricks veut devenir “la plateforme de référence” pour créer des applications et des agents IA directement sur les données internes des entreprises, plutôt que d’envoyer ces données vers des stacks externes. Cet investissement doit donc l’aide à concrétiser cette vision.
Les fonds seront notamment investis dans son Lakebase qui devient le référentiel transactionnel central (une base de données Postgres serverless vraiment adaptée à l’ère de l’IA), tandis que Databricks Apps constitue la couche UX dédiée au déploiement rapide d’applications avec le niveau de sécurité enterprise. Enfin, Agent Bricks devient le moteur de référence pour créer des systèmes multi-agents exploitant les données maison.
In fine, Databricks tente de remplacer les architectures bricolées “LLM + scripts + data warehouse” par une stack unifiée, pariant sur le fait que les agents IA vont devenir des composants standards des SI, mais que leur orchestration sur des données sensibles est aujourd’hui trop complexe. Une façon de répondre aux solutions agentiques émergentes développées par OpenAI, Anthropic, et bien d’autres.
Une partie de fonds pour les employés et de futures acquisitions
Au-delà du soutien à la croissance, ce capital devrait également servir à offrir de la liquidité aux employés. Rappelons que l’entreprise dispose de plus de 30 bureaux à travers le monde pour environ 8000 employés à date. L’investissement devrait aussi soutenir de futures acquisitions dans l’IA et renforcer la recherche en intelligence artificielle, promet Databricks.


