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un consortium choc pour développer Syderal, une arme laser nouvelle génération

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Lu il y a 6 minutes



Dévoilé en septembre dernier, le projet de démonstrateur d’arme laser Syderal lancé par la DGA doit aboutir à une solution opérationnelle en 2030. Le consortium d’industriels engagés – Safran, Thales, MBDA et Cilas – a démarré les travaux pour mettre au point un équipement à la fois puissant et ultra précis.

Tiré depuis une base militaire, un faisceau laser neutralise en quelques secondes un drone Shahed en plein vol, ou fait exploser une roquette. Autant de scénarios qui pourraient à court terme devenir réalité sur le terrain. C’est la volonté de la direction générale de l’Armement (DGA) qui a pour cela missionné un consortium autour du projet de démonstrateur Syderal, pour «Système laser de défense de nouvelle génération» : MBDA, Safran, Thales et Cilas.

Le défi ? Concevoir une arme à énergie dirigée puissante et ultra-précise, en alternative à bas coût aux équipements conventionnels, pour éliminer des cibles telles que des drones, des roquettes et des tirs de mortier. «L’objectif est de changer d’échelle par rapport à ce que l’on fait aujourd’hui, pour traiter des menaces à plus grandes distances», résume Grégoire, responsable des nouveaux produits chez Thales. Ce projet de démonstrateur d’arme laser, notifié par la DGA en août dernier mais dévoilé en septembre, doit être mis au point d’ici 2030.

Un consortium d’industriels inédit

Les industriels vont ainsi devoir mettre leurs savoir-faire en commun pour concevoir cette arme de nouvelle génération, dont les prémices remontent aux années 1990 et qui commence à investir les champs de bataille. Et permettre à l’Europe de rester dans la course, alors que certains pays ont déjà une longueur d’avance, notamment les Etats-Unis et Israël. Le missilier MBDA, participant à d’autres projets similaires en Allemagne et au Royaume-Uni, est responsable de la partie système, de l’intégration globale et des essais du démonstrateur. De son côté, Safran a en charge le développement de la tourelle capable d’assurer le suivi de la cible, ainsi que la visée, tandis que Thales se penche le contrôle du faisceau laser.

Quant à la pépite tricolore Cilas, appartenant depuis 2023 à Safran et MBDA, elle s’attèle à mettre au point un faisceau suffisamment puissant. Son défi ? Monter d’un cran, en puissance comme en portée, par rapport à l’arme laser qu’elle a déjà conçue. Dénommée Helma-P, celle-ci a déjà été déployée en 2024 aux JO de Paris. Lors de tests, Cilas était parvenu à neutraliser un drone éloigné de 800 mètres en 1,5 seconde avec un laser de 2 kilowatts (kW) de puissance.

Atteindre une puissance de plusieurs dizaines de kW

Cette fois, la puissance du faisceau laser devra s’élever à plusieurs dizaines de kW. «Il n’existe pas aujourd’hui de source unitaire de plusieurs dizaines de kW, nous allons donc devoir combiner plusieurs sources unitaires», résume Cécile, qui participe au projet Syderal chez MBDA. Toute la difficulté consiste à focaliser l’énergie de ces faisceaux sur une surface très précise, pas plus grande qu’une pièce de deux euros. Ce qui nécessite un suivi de la cible ultra-performant.

Mais la puissance n’est pas l’alpha et l’oméga de ce type d’arme. Encore faut-il réussir à maintenir la cohérence du faisceau sur une longue distance, et ce malgré les aléas météorologiques, qui ont tendance à disperser les photons. «L’idée est de corriger les effets de turbulences par une imagerie active très rapide, dans la temporalité des variations de ces turbulences», détaille Grégoire. Pour cela, un deuxième faisceau laser est utilisé pour sonder en permanence les conditions jusqu’à la cible et fournir les informations nécessaires à une correction en temps réel du laser de puissance.

Encore des questions en suspens

«Le démonstrateur Syderal se destine en particulier à la protection de bases militaires et de sites sensibles», souligne Cécile. Pourrait-elle être adaptée sur un véhicule terrestre, avec une source d’énergie associée ? «On se concentre d’abord sur une solution déplaçable, mais pas mobile, d’où des cas d’usage plutôt envisagés sur des sites fixes», répond Grégoire. D’autres questions restent en suspens, que le projet vise à résoudre : combien de temps le faisceau laser doit-il fixer la cible pour la neutraliser ? Quelle puissance faut-il atteindre pour détruire une roquette ?

Syderal ne constitue qu’une première étape pour ce type d’arme de nouvelle génération. «Le démonstrateur Syderal constituera une première marche pour atteindre la très forte puissance et être en mesure de faire face à des menaces plus complexes telles que les missiles», a fait savoir la DGA en septembre. Ce qui nécessitera sans doute d’atteindre dans le futur des puissances de plusieurs centaines de kilowatts, voire de dépasser le mégawatt…



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