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de Brandt à Bridgestone, les grandes fermetures industrielles de ces dernières années

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Brandt n’est que le dernier nom d’une longue liste de sites industriels qui ont fermé ou réduit la voilure, laissant des milliers de salariés sans solution. De l’automobile à la chimie en passant par l’agroalimentaire, les plans sociaux se sont multipliés ces dernières années. Retour sur les fermetures les plus marquantes.

Alors que la liquidation de Brandt, annoncée jeudi 11 décembre, endeuille à nouveau l’emploi industriel français, le cas du fabricant d’électroménager s’inscrit dans une série de fermetures d’usines et de restructurations majeures qui ont frappé le pays ces dernières années. Automobile, métallurgie, chimie, agroalimentaire : retour sur les plus importantes fermetures et suppressions d’emplois industriels de ces dernières années.

L’automobile et ses sous-traitants, premières victimes

C’est dans la sous-traitance automobile que les effets de la transition vers l’électrique, de la baisse des volumes thermiques et de la concurrence internationale se font le plus sentir.

Le français Valeo a engagé fin 2024 l’une des restructurations les plus massives : 868 suppressions de postes et la fermeture de l’usine de La Suze-sur-Sarthe (Sarthe), ainsi que du centre de R&D de La Verrière (Yvelines). La même année, Michelin a lui aussi tranché: 1254 emplois vont disparaître en 2026 avec l’arrêt des sites de Cholet (Maine-et-Loire) et de Vannes (Morbihan), victimes d’un manque de compétitivité et d’une poussée des importations asiatiques.

La liste se poursuit : Bridgestone a fermé son usine de Béthune (Nord) en 2021 et licencié 863 salariés ; Benteler a cessé son activité à Migennes (Yonne) en 2021, supprimant 400 emplois ; Marelli a fermé ses sites d’Argentan (Orne) et de Saint-Julien-du-Sault (Yonne) en 2023, supprimant près de 300 postes ; Amis (sous-traitant de Stellantis) a annoncé fin 2024 la suppression de148 postes (sur 350) à Montluçon (Allier), où se trouve son siège social, et la totalité des 40 emplois de son site de Guéret (Creuse); Mahle-Behr a annoncé en novembre envisager de stopper son usine de Hambach d’ici à l’été 2026, où 186 emplois sont en sursis.

Les fonderies ne sont pas épargnées. La SAM à Viviez (Aveyron) a fermé brutalement en 2021, mettant 333 salariés sur le carreau, tandis que les Fonderies Aluminium du Poitou ont été liquidées en 2022, supprimant 290 emplois. Dans chaque cas, une même mécanique : sites vieillissants, sous-investissement chronique, dépendance à un seul gros client (Renault ou Stellantis), chute des volumes ou abandon du moteur thermique, et concurrence accrue des pays de l’Est.

Métallurgie et pétrochimie : des piliers historiques fragilisés

Hors automobile, d’autres filières subissent, elles aussi, des secousses majeures.

Vallourec a annoncé en 2022 une restructuration mondiale de grande ampleur, entraînant 2 950 suppressions de postes, dont 250 en France, et la fermeture du site de Saint-Saulve (Nord). En 2024, ExxonMobil a décidé l’arrêt de ses activités chimiques à Gravenchon (Seine-Maritime), provoquant 677 suppressions de postes. Et à Lille (Nord), le spécialiste des batteries au plomb Exide Technologies va fermer son usine centenaire, supprimant 211 emplois sur fond de déclin du marché et de pollution environnementale ancienne.

Ces industries très énergivores subissent de plein fouet le coût de l’énergie en Europe, deux fois supérieur à celui des États-Unis, ainsi qu’une concurrence internationale redoutable.

Agroalimentaire et biens de consommation : des fermetures plus rares mais symboliques

Même les secteurs réputés plus résilients sont touchés.

À l’automne 2024, Teisseire a annoncé la fermeture de son usine de Crolles (Isère). La production de sirops sera désormais sous-traitée au Havre. Résultat : 205 postes supprimés, pour une perte nette d’environ 170 emplois.

Plus spectaculaire encore, l’effondrement du fabricant de distributeurs de pizzas Api Tech et de sa filiale Just Queen, qui laisse 609 salariés sur le carreau dans l’agglomération de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Une croissance trop rapide, des surstocks colossaux et l’incapacité de l’actionnaire à refinancer l’entreprise ont précipité cette «success story» dans une liquidation éclair.

Alors que 2025 marque la deuxième année consécutive où la France perd plus d’usines qu’elle n’en ouvre, selon le dernier bilan exclusif de L’Usine Nouvelle, ces fermetures soulignent la fragilité persistante de son tissu productif, même si les inaugurations, notamment dans le recyclage et les technologies de pointe, prouvent que des dynamiques nouvelles émergent.



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