La campagne de rappel des airbags Takata se poursuit chez les constructeurs. Il reste 1,8 million de véhicules concernés sur les routes françaises. Pour accélérer le mouvement, le gouvernement va systématiser la vérification qu’un véhicule est doté d’un airbag défectueux lors du contrôle technique.
Un filet de sécurité supplémentaire pour protéger les usagers de la route des airbags Takata défectueux. Lundi 8 décembre, le ministère des Transports indique une nouveauté lors du contrôle technique. À partir du 1er janvier 2026, les techniciens vérifieront systématiquement si les véhicules sont équipé d’un airbag Takata en mesure de «stop drive» (c’est-à-dire ayant l’interdiction de circuler tant que son équipement à risque n’a pas été remplacé).
Si c’est le cas, le véhicule concerné sera visé par une contre-visite pour défaillance critique, forçant le remplacement de l’airbag sous 24 heures. «Cette mesure va permettre de passer en revue l’ensemble du parc d’ici à deux ans», espère le ministère des Transports. Si 2,8 millions de véhicules ont été réparés depuis le début des rappels, 1,3 million de voitures sont toujours concernées par une mesure de «stop drive».
46 accidents et 20 décès en France
Cette annonce intervient quelques jours après la révélation de nouveaux éléments dans ce dossier. La procureure de Saint-Denis a confirmé le jeudi 4 décembre le décès d’un homme d’une vingtaine d’années à La Réunion après l’explosion de l’airbag Takata de son véhicule. Ce drame fait grimper à 20 le nombre de décès en France liés à cet équipement défectueux. Ce dernier est susceptible d’exploser à cause de la dégradation de son gaz propulseur pensé pour gonfler le coussin en cas de choc, le nitrate d’ammonium. Se présentant sous la forme d’un sel blanc et inodore, cet agent explosif puissant peut être très dangereux : il est à l’origine de l’explosion dans l’usine AZF de Toulouse en 2001 et des explosions dans le port de Beyrouth, au Liban, à l’été 2020.
Vos indices

Dans le cas des airbags Takata, son exposition répétée à des climats chauds et humides augmente le risque d’explosion et la projection de pièces métalliques potentiellement mortelles en direction du conducteur. C’est ce qui explique que les départements et territoires ultramarins soient particulièrement touchés. Sur les 46 accidents recensés par les autorités sur territoire français, 42 ont eu lieu dans les départements et régions d’outre-mer (DROM) et un en Nouvelle-Calédonie.
En France, la marque Stellantis fait office de symbole dans cette affaire en raison de sa campagne massive de rappel, qui concerne notamment 258000 véhicules des marques Citroën et DS. Le groupe indique que 70% des véhicules de sa flotte française des marques Citroën, DS et Opel ont été traités. Mais il est loin d’être le seul concerné. Si le groupe Renault est épargné, près de 30 marques font l’objet de rappel dans ce dossier, du nom du fabricant japonais – aujourd’hui liquidé – des airbags concernés. Il falsifiait ses rapports de tests.
1,8 million de véhicules à réparer d’ici à 2027
Stellantis n’est toutefois pas au bout de ses peines. Après l’UFC-Que Choisir, l’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) a annoncé mercredi 3 décembre lancer une action de groupe contre le constructeur «afin de faire valoir le préjudice» de 150 propriétaires de véhicules défectueux. Stellantis ne commente pas les procédures judiciaires en cours.
Du côté du ministère des Transports, on se félicite de la «nette accélération» des réparations, tout en ne cachant pas qu’il reste du travail. Avec 1,2 million de véhicules réparés depuis le mois de mars 2025, «le rythme a beaucoup augmenté». Mais il reste 1,8 million de véhicules visés par une campagne de rappel simple, qui doivent tous être traités d’ici à la fin de l’année 2026.


