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le Nutri-Score, un outil de lutte contre la malbouffe ?

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Lu il y a 4 minutes



Chercheurs, députés, sénateurs et pouvoirs publics affichent des vues divergentes sur le bon usage de cet étiquetage conçu en France.

Ce système d’information nutritionnelle (SIN) étant facultatif en France et au sein de l’Union européenne (UE), pourquoi ne pas pénaliser financièrement les entreprises qui n’apposent pas le Nutri-Score sur leurs emballages afin de le rendre obligatoire ? Sous la forme d’une ponction de 5% sur le chiffre d’affaires, c’est l’idée entérinée au début du mois de novembre par les députés lors du débat sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Une disposition complémentaire exclut toutefois les produits du terroir relevant d’une appellation d’origine (AOP) ou d’une indication géographique (IGP) protégées.

A l’origine du Nutri-Score qui classe les aliments de A à E sur une échelle allant du vert au rouge, Serge Hercberg avait immédiatement salué « une bonne nouvelle pour les consommateurs et une victoire de la santé publique » tout en espérant que « la mesure aille au bout du processus législatif en contrecarrant l’action des lobbies qui s’y opposent. » A la fin du mois de novembre, les sénateurs ne l’ont effectivement pas entendu de cette oreille. Par 212 voix contre 117 le 21 novembre, la chambre haute s’est opposée à cet article introduit par l’Assemblée nationale le 4. Ministre de la Santé, Stéphanie Rist a soutenu cette suppression en raison d’une « incompatibilité avec le droit européen ». Le règlement relatif à l’information du consommateur (Inco) pour ne pas le nommer… En raison de profondes dissensions et d’une opposition virulente de l’Italie, l’UE n’est pas encore parvenue à adopter un SIN dit Front-of-Pack (FoP) harmonisé et obligatoire. D’autres mesures relatives à la santé publique sont, en revanche, passées : les sénateurs ont ainsi élargi le périmètre d’une taxe sur les boissons énergisantes alcoolisées telles que Vody de Cody’s et instauré une autre sur les sucres ajoutés dans les aliments destinés aux nourrissons et aux enfants en bas âge.

Aliments ultratransformés

Dans trois études publiées simultanément au mois de novembre dans The Lancet, des scientifiques pointent, dans le même temps, les ravages sous-estimés des aliments ultratransformés (AUT) sur la santé humaine ainsi que des emballages dans lesquels ils sont conditionnés en raison de migrations potentiellement toxiques. Y ont participé en France l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Une révision du Nutri-Score dans une version enrichie permettrait alors de signaler ces AUT avec un bandeau noir. Avec les teneurs excessives en sel, sucres et graisses, seraient alors pris en compte additifs, colorants, exhausteurs et autres conservateurs. Une demande récurrente de plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) telles que Foodwatch à laquelle souscrit Serge Hercberg. Le PLFSS doit poursuivre un parcours parlementaire… semé d’embûches.



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